Balade cannoise
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Balade cannoise

Ville de stars au rayonnement international, Cannes est aussi une cité à taille humaine où il fait bon vivre et sortir. Un joli paradoxe qu’elle maîtrise à la perfection. Tour d’horizon...


Du bistrot sympa où l’on grignote sur le pouce au rendez-vous gastronomique, Cannes égrène un chapelet d’adresses incontournables. Le premier café du matin mérite un endroit à la hauteur de l’événement. Car de lui va dépendre le bon déroulement de la journée. Dans deux styles différents, Lenôtre et Volupté s’imposent. Chez Volupté, qui s’est récemment refait une beauté, on joue sur l’ambiance feutrée et l’esprit cocon (contemporain quand même). Les cakes et autres crumbble font le régal des habitués. A l’heure du thé, les places deviennent chères, ici comme au Café Lenôtre. Si vous optez, au déjeuner, pour le genre bistrot, poussez la porte de Simplicité. Christophe Mantel, du restaurant éponyme, propose ici une cuisine du terroir tout en nuances : caviar d’aubergines, petits farcis, soupe au pistou, brandade de morue… Du classique dans un environnement chaleureux. La brasserie parisienne vous tente ? C’est au Fouquet’s Cannes qu’il faut aller. Réplique exacte de son homonyme de la capitale, l’enseigne, décorée par Jacques Garcia, propose une cuisine bourgeoise de tradition. Ceux qui privilégient le wok, les verrines et les salades à composer soi-même, dans un espace minimaliste et branché, connaissent Sof (Spirit of Foof). Les quadras s’attablent chez Sens ; ici, les préparations misent sur le modernisme et les mélanges ; la salle à l’étage se veut colorée et rythmée. Cannes, c’est avant tout La Croisette, cette bande de terre en bord de mer, ponctuée de palmiers et de palaces. L’un d’eux, le Martinez, abrite le Relais Martinez, la table « bis » de l’hôtel. Dès les beaux jours, on y déjeune sur la terrasse en teck, au milieu des oliviers. Le chef mitonne des recettes italo-provençales, pavé de cabillaud à la fleur d’oranger et étuvée d’aubergines, filet de loup à la plancha. Pour un déjeuner à l’italienne, les autochtones vous le diront, il n’y a qu’Il Rigoletto. Franco Ansalone s’est installé avec femme et enfants dans une jolie maison à l’entrée de la ville et tous les quatre font redécouvrir la cuisine de la Botte à leurs hôtes. Des pâtes, oui, mais préparées par Franco, et pour accompagner un foie de veau à la vénitienne ou des gambas poêlés à l’huile d’olive. Aux premiers rayons du soleil, pourquoi ne pas déjeuner sur une plage ? L’Ondine, une référence à Cannes, a changé de mains depuis quelques années et Léo Ducroix a laissé la place à Jean-Pierre Silva. Les parasols et les transats sont toujours jaunes et les produits, encore de qualité. La main du chef respecte les loups, daurades royales, langoustes et homards, les assiettes composées misent sur la variété et on bénéficie d’une belle cave. Plus design, ZPlage, la plage du Martinez ne désemplit pas depuis sa création. C’est la vie de palace sur le sable, avec cuisine « Santé et Bien-Etre ». Et, la nouveauté du printemps 2008, la « Cuisine au wok ». Pour l’apéro, plusieurs solutions : l’Instan’T Café (on y déjeune également de tartes salées/salades), un lieu où l’art s’invite aux murs, ou encore le bar du 3.14, un espace lounge parfait pour commencer la soirée. Car la soirée promet d’être longue ! Si vous avez décidé de bouger le moins possible, attablez-vous au Cink, le restaurant de l’hôtel. Et laissez le charme de la cuisine signée Mario d’Orio agir. Zen, bio, donc naturelle, et goûteuse, le pari engagé par le 3.14 semble gagné. World cuisine et déco contemporaine (camaïeu de crème et de chocolat, de cuir et de wengé et lumières du grand Starck) pour le 38 The Restaurant, la table du Gray d’Albion, remodelé façon XXIe siècle. Alain Roy y décline des recettes méditerranéennes autour de la tomate, du poisson, des légumes de saison : thon mi-cuit sauce soja, côte de veau rôtie et barigoule d’artichauts violets… Lucie Panossian, elle, demeure, avec son mari, un guide formidable pour découvrir l’Arménie dans l’assiette. Il y a bien sûr les mezzés, les beleks (feuilletés au fromage), le caviar d’aubergines, les keshkegs (de la pointe de bœuf au blé naturel), les pacclava (des feuilletés à la cannelle et aux noix) et les croquants au sésame. Il y a surtout les commentaires et les explications de la dame du lieu, toujours prête à faire partager son savoir. Mais que serait Cannes sans ses restaurants gastronomiques et ses chefs étoilés ? A tout seigneur tout honneur, La Palme d’Or, qui fut, pendant plus de vingt ans, mené par Christian Willer, est entrée aujourd’hui dans l’ère Sinicropi. Le disciple et successeur de Willer travaille les produits locaux, et, s’il est bien le dauphin de l’Alsacien, il n’en garde pas moins sa personnalité. Sa cuisine est signée Sinicropi, c’est une évidence. Loin de la foule, presqu’au Suquet, Mantel a fait de son enseigne le rendez-vous des gastronomes qui veulent passer incognito. C’est donc en toute quiétude que l’on savoure son loup cuit croustillant sur la peau ou son jarret de veau braisé et glacé au four. Aux commandes de la cave, un professionnel, Demetrio Argibay, également maître de cérémonie.

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Sof (Spirit of Food), une adresse atypique à Cannes. Les amateurs de salades composées sur-mesure, de verrines et de woks adorent.
Sof (Spirit of Food), une adresse atypique à Cannes. Les amateurs de salades composées sur-mesure, de verrines et de woks adorent.
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La plage du Martinez, ZPlage, se met en scène, façon design. Les recettes vont de pair avec l’ambiance.
La plage du Martinez, ZPlage, se met en scène, façon design. Les recettes vont de pair avec l’ambiance.
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L’Ondine, « la » plage cannoise, reste une référence.
L’Ondine, « la » plage cannoise, reste une référence.

Café Lenôtre, 63 rue d’Antibes (04 97 06 67 65). A partir de 10,40 €. Cink, 3.14 Hôtel, 5 rue Einesy (04 92 99 72 00). 38 The Restaurant, 38 rue des Serbes (04 92 99 79 60). A partir de 30 €. Fouquet’s Cannes, 10 boulevard de La Croisette (04 92 98 77 05). Formule : 27 €. Menus : de 27 à 40 €. Carte : environ 60 €. Il Riogoletto, 60 boulevard d’Alsace (04 93 43 32 19). Menus : 15 et 49 €. Carte : environ 50 €. La Palme d’Or, 73 boulevard de La Croisette (04 92 98 74 14). Menus « Croisette & Gourmandise » : 61 €, « Azur & Provence » : à partir de 79 € ; « Palme d’Or » : 155 €. Carte : à partir de 105 €. Le Relais Martinez, 73 boulevard de La Croisette (04 92 98 74 12). A partir de 30 €. Le Restaurant Arménien, 82 boulevard de La Croisette (04 93 94 00 58). Menu-carte : 42 €. L’Instan’T Café, 4 rue de Bône (04 93 99 77 18). Thé + pâtisserie : 10 €. Apéritif : de 5 à 12 €. Mantel, 22 rue Saint-Antoine (04 93 39 13 10). Menus : 23, 34 et 58 €. Carte : à partir de 60 €. Plage L’Ondine, 15 boulevard de La Croisette (04 93 94 23 15). Carte : de 15 à 45 €. Sens, 20 rue Victor-Cousin (04 92 98 02 33). Menus : de 29 à 125 €. Carte : à partir de 45 €. Simplicité, 5 rue Jean-Daumas (04 93 68 27 40). Menus déjeuner : 15 et 20 €. Carte : à partir de 25 €. Sof, 4 place Gambetta (04 93 38 38 10). Menu Verrines : de 11 à 15 €. Menu Woks : 10,80 €. Volupté, 32 rue Hoche (04 93 39 60 32). Thé et pâtisseries : 5 €. ZPlage, 73 La Croisette (04 92 98 74 22). Carte : 70 €.

Par Cécile Olivéro