Villefranche et Beaulieu-sur-Mer : vues plongeantes sur la Méditerranée
Si proches et pourtant si différentes… La première, en amphithéâtre sur la Méditerranée, fait la part belle aux vues plongeantes et aux bâtiments colorés. La seconde, alanguie sur le rivage, évoque la Belle Epoque, un temps faste où les grands de ce monde succombaient au charme du lieu-dit, marquant le verdoyant territoire de leur empreinte architecturale.
Edifiée en limite du quartier niçois du Mont-Boron, Villefranche-sur-Mer, parcourue par trois corniches, abrite 6870 habitants, en surplomb du prestigieux cap Ferrat et de l’une des plus belles baies du monde. La commune préférée des croisiéristes s’étale entre la mer et le Mont Leuze, qui culmine à 500 mètres. De la vieille ville médiévale et ses ruelles du XIIIe siècle à la chapelle Saint-Pierre, décorée par Cocteau, en passant par la citadelle Saint-Elme, héritée du XVIe, ou encore le port de plaisance de la Darse, elle ne manque pas de charme. Une aura planétaire régulièrement décrite dans la presse internationale, chaque fois que La Leopolda, la propriété la plus chère de la planète, est citée. Un tableau à faire pâlir de jalousie les cités voisines… Loin s’en faut, Beaulieu, située à seulement 7 km de Monaco, lui oppose de sérieux arguments : un littoral planté de palmiers, deux ports dont l’un de 800 mouillages, autant de plages, La Petite Afrique et la Baie des Fourmis, et des bâtiments aussi majestueux que La Rotonde, le Bristol, le casino ou encore le Palais des Anglais. Sans oublier la Villa Kérylos, réplique exacte d’une habitation échappée de la Grèce antique. Nulle surprise, à voir la population berlugane, de 3760 en hiver, passer à 8000 en été.
« Potentiellement, les acquéreurs des deux localités pourraient se ressembler. A la différence que les Berlugans préfèrent la configuration plate d’un centre ramassé et l’extrême accessibilité des plages et des commerces, quand les Villefranchois n’hésitent pas à systématiquement recourir à leur véhicule à condition de jouir de l’époustouflante vue plongeante sur la rade », commente Jessica Bovis de l’Agence Générale Bovis. De même, les deux cœurs de ville n’ont rien en commun. Côté Beaulieu, place aux confortables bâtisses Belle Epoque, tandis que le vieux Villefranche présente un cachet tout médiéval. Les quelques propriétés individuelles du centre de Beaulieu arrivent rarement en agence et sont plus généralement transmises de génération en génération. Les amateurs de panoramas azur prennent la direction du boulevard Edouard VII. Sur le haut de gamme, les deux bourgades affichent des tarifs quasi similaires. Les acheteurs du segment, des Européens de l’Est auxquels se mêlent des Italiens, des Scandinaves, des Européens du Nord et des Français en quête d’une retraite sous le soleil azuréen, injectent, pour la plupart, entre 1 et 2 M € pour un appartement d’au moins trois pièces prolongé par une généreuse terrasse et orienté sur la Grande Bleue, et de 1 à 6 M € en échange d’une villa. On requiert, actuellement, 1,2 M € pour 378 m2 en bon état sur une petite parcelle de Villefranche, et 2.750.000 € contre 265 m2 habitables, sur un terrain de 600 m2 sis à Edouard-VII. Quelques uns osent des incursions au-delà de 10 M € ; mais les concrétisations à ces montants restent peu fréquentes dans la période.
« En réalité, les intéressés, une clientèle cosmopolite, raisonnent davantage par quartier et typologie de biens que par ville, Villefranche et Beaulieu se révélant homogènes », complète Florent Husté de Blue Immobilier. Ainsi, le Domaine du Castelet, à Villefranche, un ensemble sécurisé de belles propriétés jusqu’à 25 M €, tient le haut de l’affiche. Les maisons 1950, 1960 et 1970 d’Edouard-VII, jusqu’à 15 M €, remportent un franc succès. De même que celles Belle Epoque, entre 2 et 6 M €, du petit plateau pris entre la Baie des Fourmis et l’accès au pont Saint-Jean, un univers proche des commerces berlugans. Eu égard à sa superficie, Villefranche offre davantage de biens à vendre. La demande est aussi soutenue dans les deux enclaves et les références proposées finissent par trouver preneurs à condition que leurs propriétaires acceptent la discussion des prix.
Parmi les dernières signatures orchestrées par Century 21 Lafage Transactions, Benjamin Mondou décrit une maison à rénover proche du village et de la plage de Villefranche avec vue mer, tombée dans l’escarcelle d’un Anglais en villégiature moyennant 1.460.000 €. La situation en contrebas de la basse corniche autorise une réelle quiétude. Dans la mesure où elle réunit tous les critères, la denrée part rapidement après 8 % de négociation. Séduit par la proximité de la place du marché de Beaulieu et la perspective d’abandonner sa voiture le week-end, un actif en poste à Monaco s’offre, ensuite, un T2/3 de 67 m2 à rafraîchir, s’allégeant au passage de 480.000 €. Enfin, un Russe, une clientèle particulièrement friande du pied dans l’eau, paie 2 M € en échange d’un appartement de 120 m2 avec terrasse, au sein d’une résidence villefranchoise dotée d’un accès direct à la Méditerranée et d’un port privé. « Globalement, l’activité immobilière se porte bien sur ce secteur des Alpes-Maritimes, à condition de coller aux barèmes du marché », conclut le professionnel.
