Saint-Rémy-de-Provence, une ville à taille humaine
Saint-Rémy-de-Provence, une ville à taille humaine
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Saint-Rémy-de-Provence, une ville à taille humaine

La commune de près de 10.700 habitants voit son territoire classé par décret au sein du Parc Naturel Régional des Alpilles en janvier 2007. Celle que l’on considérait déjà comme la petite capitale du massif montagneux des Bouches-du-Rhône mérite au quotidien sa réputation à échelle européenne voire mondiale…


Qu’il fait bon flâner le long des boulevards ponctués de platanes, déjeuner sur les placettes rehaussées de fontaines, déambuler au gré des étroites ruelles rythmées par les galeries et les ateliers d’art. Les plus hardis poussent la balade aux portes de la localité et découvrent la campagne si particulière du parc protégé. Outre l’agriculture, le site vit naturellement du tourisme, culturel, détente ou sportif, tant le panel d’activités proposées se révèle varié. D’ailleurs, les propriétés viticoles et oléicoles organisent régulièrement des dégustations. Ces populations toujours plus nombreuses arrivent en voiture, par le train ou l’avion. Les autoroutes A7 (Lyon-Marseille), A54 (Nîmes-Salon-de-Provence) et A9 (Orange-Montpellier-Perpignan) passent à quelques kilomètres. 20 mn suffisent à rallier la gare TGV d’Avignon, 45 mn, pour rejoindre les aéroports de Marignane et de Nîmes. Si Nostradamus et Van Gogh l’ont rendue célèbre, SAS le Prince Albert II de Monaco porte encore le titre de seigneur de Saint-Rémy. Dans une version bucolique, la belle provençale n’a rien à envier à Saint-Tropez, la plus jet-set des destinations hexagonales. En témoignent les artistes et les capitaines de l’industrie français ou étrangers que l’on y croise.

« Le marché saint-rémois se porte relativement bien », annonce d’emblée Valérie Lucien d’Actuel Immobilier. La majorité des transactions se situe aux environs de 850.000 €. Pourvus d’une telle enveloppe, les acheteurs férus d’ancien doivent accepter l’idée des travaux ou reporter leur choix sur les bourgs satellites. A 850.000 €, ils obtiennent une villa traditionnelle de trois ou quatre chambres sur une parcelle de 1000-2000 m2. D’autres, dotés de 450.000 €, espèrent un pied-à-terre en milieu urbain, ouvert sur un jardinet. Moins nombreux, certains injectent de 1,2 à 1,5 M € dans un mas de 250 m2, souvent à remettre au goût du jour, sur 5000 m2 et plus. Enfin, la clientèle encline à engager 2 M € et au-delà dans une propriété de charme exige, quasi systématiquement, un objet clé en mains. Français et étrangers - Anglais, Belges, Suisses et Luxembourgeois - cohabitent. Tous se montrent exigeants et soucieux de récupérer leur mise à moyen terme. Depuis la crise, beaucoup diversifient leur patrimoine, achetant des unités moyennes, faciles et rapides à vendre en cas de besoin. Plutôt qu’un seul et unique mas dans les Alpilles, ils s’offrent, par exemple, une demeure moins luxueuse, quitte à ajouter dans l’escarcelle un chalet en station de ski. 70 % visent la résidence secondaire, 30 %, l’occupation principale immédiate ou dans un avenir proche. Les seules réminiscences des tensions observées en 2008 et 2009 tiennent aux rythmes d’activité encore irréguliers, en dépit d’une tendance générale plutôt encourageante.

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Ce mas du XVIIIe siècle, rénové récemment, recèle 250 m2 au sein d’un parc arboré de 6500 m2, à proximité du village de Saint-Rémy. 2,5 M €. Michaël Zingraf (04 32 60 00 00).
Ce mas du XVIIIe siècle, rénové récemment, recèle 250 m2 au sein d’un parc arboré de 6500 m2, à proximité du village de Saint-Rémy. 2,5 M €. Michaël Zingraf (04 32 60 00 00).
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Cette bergerie du XVIIe siècle, réhabilitée, développe 400 m2 habitables, complétés par 250 m2 de dépendances attenantes, sur une parcelle de 2,4 ha, agrémentée d’une piscine et d’un pool-house. 1.390.000 €. Acanthe Immo (04 90 92 21 69).
Cette bergerie du XVIIe siècle, réhabilitée, développe 400 m2 habitables, complétés par 250 m2 de dépendances attenantes, sur une parcelle de 2,4 ha, agrémentée d’une piscine et d’un pool-house. 1.390.000 €. Acanthe Immo (04 90 92 21 69).
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Ce mas de 400 m2, restauré avec goût, se dresse au cœur d’un domaine d’environ 3 ha. Les six chambres et quatre salles de bains regardent les figuiers et les oliviers, la piscine, le pool-house, la maison de gardien et les dépendances. 2.480.000 €. Actuel Immobilier (04 32 60 16 62).
Ce mas de 400 m2, restauré avec goût, se dresse au cœur d’un domaine d’environ 3 ha. Les six chambres et quatre salles de bains regardent les figuiers et les oliviers, la piscine, le pool-house, la maison de gardien et les dépendances. 2.480.000 €. Actuel Immobilier (04 32 60 16 62).

« Saint-Rémy inspire trois profils acquéreurs distincts : les amateurs des paysages préservés du Parc Naturel Régional peuvent indifféremment choisir la capitale des Alpilles ou un autre village ; les personnes dépendant du TGV, parmi lesquelles les Parisiens, optent généralement pour Saint-Rémy, Eyragues ou Maillane ; seuls sont déterminés les vrais citadins désireux de s’établir à proximité des services, des commerces et des animations », décrit Sandy Marquis d’Acanthe Immo. Le mas ancien de cachet tient toujours le haut de l’affiche. 300 m2 en parfait état dans un jardin de 5000 m2 minimum atteignent et dépassent 1,5 M €. Il s’avère, par ailleurs, de plus en plus compliqué de dénicher des bâtisses à restaurer. 2011 pourrait être aussi prometteuse que 2010 fut dynamique, chamboulant au passage toutes les idées reçues en terme de périodes d’activité comme de ratio visites/concrétisations. Le premier trimestre est porteur, le second, plus calme. Parfois, un contact suffit, alors que dix ne donnent rien. Sur un marché de résidence secondaire, le professionnel se doit de multiplier les efforts pour capter la cible, par essence plus volatile.

Caroline de Monaco, Patricia Kaas, Amanda Lear ou Pierre Bergé… Saint-Rémy ne compte plus les personnalités qui la fréquentent. « La bourgade possède un caractère véritablement international, drainant des férus de campagne mais aussi de vie nocturne, de restaurants et de manifestations culturelles », précise Claude Segalin du groupe Michaël Zingraf. Le haut de gamme, le fer de lance de l’enseigne, débute à 1,5 M € lorsqu’il s’agit d’une maison de village. Récemment, un Américain acquiert 600 m2 à réhabiliter, prolongés par un jardin de 400 m2, dans l’hyper-centre, moyennant 2 M €, avant de dépenser 1 M € supplémentaire dans les travaux. Le mas de prestige commence à 2,5 M €. A titre d’exemple, on requiert 2,6 M € contre 280 m2 de belle facture situés dans un écrin de verdure de 5000 m2. Un autre à retaper intégralement, construit à 5 mn de Saint-Rémy, avoisine 800.000 €. « Maintenant, le parc immobilier recèle, aussi, des références d’exception comme ces 1200 m2 de superficie à vivre, auxquels s’ajoute un espace de 5 ha en plein air, affichés à 9,2 M €. Sur les propriétés au-delà de 4 M €, Les Alpilles présente une réelle homogénéité tarifaire. En deçà, Maussane et Eygalières seraient légèrement plus onéreuses que la ville édifiée au nord. »

Par Laetitia Rossi