Saint-Paul, le fleuron bucolique

Réputé pour ses galeries d’art, sa quiétude et son incomparable qualité de vie, le bourg, bien à l’abri des remparts édifiés sous la houlette de François 1er, possède encore, avec son église du XIIe siècle, tous les attributs de l’ancienne cité féodale. Autour, de magnifiques villas tutoient les verdoyantes collines.

Le village voue à l’art un véritable culte. Outre les nombreux ateliers dédiés, la Fondation Maeght abrite les grandes signatures de l’ère moderne. Le souvenir de Matisse, Modigliani, Chagall, Prévert, Giono, Signoret, Montand ou Baldwin planent encore sur les terrasses des cafés et les ruelles pavées.

« Le marché saint-paulois se porte bien », annonce d’emblée Sébastien Verdoucq de l’Agence Burns. « Ici, pas de reconstitution massive des stocks… Certains acquéreurs potentiels partent même bredouille. Par ailleurs, les prix affichés se maintiennent. Depuis l’officialisation de la crise, seules les marges de négociation, aujourd’hui de l’ordre de 10-25 %, augmentent considérablement ». Jadis, un client sur deux provenait de Grande-Bretagne. S’ils sont toujours présents, au même titre que les Américains, les Anglo-saxons ne demeurent pas majoritaires. Scandinaves, Belges, Hollandais, Allemands et ressortissants des pays d’Europe de l’Est, prêts à s’éloigner du littoral pour un bâti authentique et de grands espaces, prennent d’assaut le site. Le spécialiste dénombre cinq catégories de produits : l’appartement et la maison de village, évoluant entre 300.000 et 1 M €, séduisent les amoureux de vieilles pierres et de convivialité, un sentiment qui s’exprime pleinement sur la place centrale ou dans l’enceinte de la mythique Colombe d’Or. Viennent ensuite les villas de moins de 200 m2, le segment 200-300 m2, la section 300-500 m2 et la bâtisse au-delà de 500 m2, dont les valeurs peuvent s’échelonner de 4500 à 10.000 €/m2, selon l’emplacement, la vue, la construction et l’état. La propriété la plus onéreuse dépasse 45 M €. Récemment, une unité supérieure à 15 M € trouve preneur dès le premier coup d’œil. Les actifs locaux se répartissent naturellement sur la tranche 700.000-1,5 M €. Toute catégorie confondue, la résidence secondaire, conjuguée à l’assurance d’une réserve patrimoniale de choix, l’emporte sur les autres motivations. Ses lettres de noblesse, la commune sise à 15 mn de l’aéroport international de Nice, entre Cannes et Monaco, les défend au quotidien. Calme à souhait, farouchement préservée et entretenue à merveille, elle témoigne d’une réelle facilité d’accès quelle que soit la saison.

Sise dans le prestigieux domaine « Les Hauts de Saint-Paul », cette propriété récente en pierres, réalisée par Louis Sorridente, développe 1000 m2 habitables environ (six suites et un appartements de gardiens) sur une parcelle de 9779 m2. 20 M €. Agence Burns (04 93 32 00 00).

Dans « Les Hauts de Saint-Paul », cette villa de 550 m2 (six suites et un appartement de gardiens), en partie en pierres, regarde les collines environnantes et la Méditerranée. Entièrement rénovée, elle se dresse dans un jardin de 2600 m2. 4,5 M €. Michaël Zingraf (04 93 32 32 32).

Dans « Les Hauts de Saint-Paul », cette villa de 650 m2, 800 m2 avec les annexes (cinq chambres, une salle de fitness, un billard, un hammam et un sauna), dispose de terrasses, d’un espace piscine avec pool-house et d’un parc de 9900 m2. 13,8 M €. Capital Immobilier (04 93 59 72 72).

« Les Hauts de Saint-Paul remporte tous les suffrages », précise Gilles Pieri de Capital Immobilier. Le domaine fermé offre l’avantage d’une position dominante, les atouts d’une enclave sans vis-à-vis et la garantie d’un certain voisinage, lequel paie son fief de 2 à 45 M €. Juste en dessous, le chemin des Salettes arbore de vastes parcelles, quand les terrains du précédent n’excèdent pas 2500 m2. 600 m2 habitables sur 1 ha viennent de changer de mains moyennant 7,3 M € en une simple visite. Près de la zone fortifiée, Les Gardettes et la route des Serres renfer-ment des maisons de bonne facture à 1-2,5 M €, hors exception. L’individuel oscille en intramuros de 400.000 €, la somme exigée pour 80 m2 en bonne condition, à 1,3 M €, le coût de 180 m2 sur deux niveaux prolongés par de généreuses terrasses bénéficiant d’un aperçu Méditerranée. Les Malvans et la portion comprise entre Saint-Paul et La Colle, commercialisés de 700.000 à 1,5 M €, hébergent les autochtones. Mis à part les produits sous la barre du million d’euros, où le ralentissement est perceptible, les autres réagissent peu à la conjoncture économique mondiale, a fortiori les biens à partir de 2 M €. « Comparé à l’homologue de 2008, le premier semestre 2009 est meilleur », avoue Gilles Pieri.

Sven Ingwersen de l’agence Michaël Zingraf évoque un bilan estival réjouissant, malgré une période traditionnellement calme. Après les visites de juillet, la structure concrétise à trois reprises en août. Un Russe et deux Français achètent une villa à rafraîchir et deux clés en main de 1 à 2,5 M €. Optimiste, le professionnel compare volontiers Saint-Paul et Mougins, sensiblement identiques en termes de tarifs. Le premier ne connaît pas de nuisances sonores ; le second compense par la proximité des golfs. Entre les adresses bucoliques aux sublimes plongées azur, le choix s’effectue selon l’attraction du pôle de divertissements. Les aficionados de Nice et de Monaco privilégient Saint-Paul. Les férus de Cannes élisent Mougins.

Par Laetitia Rossi