Les belles demeures de Provence
Les belles demeures de Provence
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Les belles demeures de Provence

Son attrait ne se dément pas. La Provence séduit et attire les touristes en mal de soleil, d’oliviers et de lavande. Son image de carte postale fait toujours rêver…


Qu’est-ce qu’une belle demeure en Provence ? Son profil ne sera pas le même suivant les zones géographiques. Dans le Luberon, il s’agira d’un mas, de 300 m2 habitables minimum, parfaitement restauré. Dans les Alpilles, les habitations sont plus élégantes et l’on trouve de très beaux moulins à huile, des propriétés des XVIIe et XVIIIe siècles aux superbes façades. Lorsqu’elles sont proches des villages, ces belles demeures ne possèdent pas de parcelles importantes (rarement plus de 5000 m2), mais dès qu’elles sont situées plus à l’écart, elles bénéficient de terrains de plusieurs hectares. Le Ventoux et les environs des Dentelles de Montmirail restent des secteurs très recherchés par les acquéreurs qui apprécient la sécurité et le calme. Moyennant 2 M € et plus, ils vont devenir propriétaires d’une maison de 350 m2, voire 500 à 600 m2, avec cinq à sept chambres, une piscine, une cuisine d’été, le tout sur une parcelle de 2 à 3 hectares. Un gardien y vit à l’année et participe au bien-être des locataires qui déboursent entre 5000 et 7000 € par semaine. Ces propriétés, souvent familiales, appartiennent à 60 % environ à des Français, chefs d’entreprises, industriels et professionnels de la finance, les 40 % restants étant des Allemands, des Suisses, des Anglais et des Belges. Les locataires eux, sont étrangers, belges, suisses et américains. « La demande est supérieure à l’offre », remarque José Canadas de Lord and Sons. Résultat : quand un bien arrive sur le marché, s’il est correctement évalué, il trouve rapidement preneur. Ainsi à Gigondas, une propriété de 700 m2 habitables se voit déjà vendue alors que, paradoxalement, elle n’est pas encore mise en vente. Souvent aussi, les acheteurs optent pour des propriétés avec du foncier rural, ce qui leur permet de défiscaliser. Ils deviennent alors propriétaires de 5 à 6 hectares de vignes, qu’ils confient à un prestataire de services et échappent ainsi à l’impôt sur la fortune.

Très prisées en Provence, les maisons d’hôtes sont nombreuses et pallient le manque de chambres d’hôtels. A Gordes par exemple, l’établissement hôtelier le plus important ne propose que 22 chambres, une aubaine pour ceux qui se sont tournés vers la maison d’hôtes. « Les propriétaires sont assez souvent d’anciens chefs d’entreprises qui se sont reconvertis pour avoir un complément de ressources à l’heure de la retraite ou pour garder une vie sociale », note Marie-Madeleine Nelson d’Un Mas en Provence. Ils jouent alors volontiers les guides, proposant à leurs hôtes des adresses sympathiques, les conseillant pour des balades ou des spectacles. Car ici, les amateurs de culture sont à la fête, avec notamment les festivals d’Avignon, d’Orange, d’Aix-en-Provence… On se trouve également en présence de quinquas, Parisiens ou Lyonnais, qui sortent du schéma traditionnel et vont, l’espace de cinq à dix ans, s’investir dans un nouveau métier, développer les contacts humains, dans un cadre agréable. La plupart, 80 % environ, ne propose pas de tables d’hôtes. L’expérience l’a prouvé : le remplissage s’avère nettement meilleur avec une table d’hôtes, mais il s’agit alors d’une gestion différente et ceux qui ont tenté l’expérience sans connaissance réelles de la profession, ont fini par abandonner. En Provence, comme dans d’autres régions d’ailleurs, les tables d’hôtes dignes de ce nom sont tenues par d’anciens professionnels des métiers de la restauration.

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Proche de Vaison-la-Romaine, cette propriété de caractère est en position dominante, sur un terrain de 4 hectares, arboré avec des fruitiers, des chênes truffiers, une oliveraie et des bois. S’y niche un mas en pierre du XIXe siècle, de 450 m2 habitables, entièrement restauré et d’une maison d’amis de 120 m2 à aménager. Calme mais non isolée, cette propriété jouit en outre d’une jolie vue. 2.990.000 €. Lord and sons (04 90 65 86 59).
Proche de Vaison-la-Romaine, cette propriété de caractère est en position dominante, sur un terrain de 4 hectares, arboré avec des fruitiers, des chênes truffiers, une oliveraie et des bois. S’y niche un mas en pierre du XIXe siècle, de 450 m2 habitables, entièrement restauré et d’une maison d’amis de 120 m2 à aménager. Calme mais non isolée, cette propriété jouit en outre d’une jolie vue. 2.990.000 €. Lord and sons (04 90 65 86 59).
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Entre Gordes et Goult, cette propriété en pierre est composée de deux maisons, reliées par une orangerie. Elle offre une surface habitable de 550 m2 environ, une piscine avec pool-house, le tout sur un jardin de 2550 m2 entièrement clos, planté d’essences provençales. 1.800.000 €. Un Mas en Provence (04 90 76 75 00).
Entre Gordes et Goult, cette propriété en pierre est composée de deux maisons, reliées par une orangerie. Elle offre une surface habitable de 550 m2 environ, une piscine avec pool-house, le tout sur un jardin de 2550 m2 entièrement clos, planté d’essences provençales. 1.800.000 €. Un Mas en Provence (04 90 76 75 00).
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Ce grand mas de campagne de 400 m2 sur un terrain de 2500 m2 se trouve aux portes du Luberon. Il offre 7 chambres, une cuisine avec cheminée, une piscine et un environnement dépourvu de nuisances. 1.350.000 €. Patrimoine en Provence (04 32 52 01 38).
Ce grand mas de campagne de 400 m2 sur un terrain de 2500 m2 se trouve aux portes du Luberon. Il offre 7 chambres, une cuisine avec cheminée, une piscine et un environnement dépourvu de nuisances. 1.350.000 €. Patrimoine en Provence (04 32 52 01 38).

Lorsqu’elle existe déjà, la maison d’hôtes voit son ticket d’entrée démarrer à 1.200.000 € et son prix peut grimper jusqu’à 2.500.000 €. Elle comprend une partie privée, 5 chambres maximum et éventuellement un ou deux gîtes supplémentaires. L’acheteur la paie comptant, ce que les professionnels de l’immobilier expliquent très simplement : une maison d’hôtes réalise en moyenne 100.000 € de chiffre d’affaires par an, ce qui permet d’entretenir la propriété, mais pas de rembourser un crédit. Si les propriétaires sont, pour moitié, des Français, la clientèle reste majoritairement étrangère. Les Belges francophones, les Luxembourgeois et les Suisses vont plutôt dans le Luberon, tandis que les Italiens, les Espagnols et les anglophones choisissent les Alpilles. Ils paient de 100 à 250 € la nuit pour une chambre prestigieuse, petit déjeuner compris. Les maîtres des lieux s’attachent à offrir des confitures maison, du miel du pays, des sachets de lavande… Autant d’attentions qui vont participer à la réussite du séjour de leurs clients ; ces mêmes produits sont souvent à la vente, histoire de prolonger le plaisir chez soi. Si la location d’une belle demeure se situe entre juin et septembre, la chambre d’hôtes vit de Pâques à octobre. On y reste moins longtemps et on y vient plutôt en couple. En règle générale, la chambre se réserve à l’avance et dans la région, elle supplée efficacement le manque de lits, surtout lors de grandes réunions familiales (mariages, baptêmes...).

Actuellement, la demande existe, l’offre peine souvent à la satisfaire. Mais on est loin du boom qu’ont connu les maisons d’hôtes voici sept ou huit ans. L’effet de mode est passé, celles qui ont tenu perdurent. Les chiffres en témoignent : on garde en moyenne ce type de produits une dizaine d’années. Lorsqu’elles sont mises en vente, les maisons d’hôtes poursuivent leur carrière ou redeviennent de simples maisons de famille. L’inverse est également vrai. Et puis, il y a le séjour test : « Souvent, le touriste opte pour la maison d’hôtes le temps de découvrir la région, de choisir l’endroit où il a envie d’investir. Celui qui réserve une chambre d’hôtes est un client potentiel pour l’agent immobilier », explique Philippe Debord de Patrimoine en Provence.


Ecrit par
Cécile Olivéro - 28 juin 2012