Le luxe à Antibes
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Le luxe à Antibes

Si le Cap d’Antibes jouit d’une réputation internationale, la deuxième ville du département, située à 13 km de l’aéroport de Nice Côte d’Azur, abrite d’autres quartiers sélects, à commencer par le front de mer côté Ponteil comme côté Juan-les-Pins, Les Rastines ou les hauteurs. Les professionnels argumentent…


Antibes, édifiée au centre des Alpes-Maritimes, héberge 80.000 personnes à l’année et jusqu’à 175.000 en été. Elle présente la plus forte croissance démographique enregistrée dans le 06 au cours des trois dernières décennies. Un constat qu’elle doit à sa qualité de vie, à la beauté de ses paysages, mais aussi au dynamisme de Sophia-Antipolis, le parc technologique installé au nord-est de la commune. Les 23 km de littoral alternent criques sauvages et plages de sable fin que ponctuent des ports de plaisance, parmi lesquels Vauban, le premier d’Europe avec 2000 places. Les jardins publics ou privés sont nombreux : Exflora, le bois de la Garoupe, le parc Thuret, le Fort Carré et Eilenroc teintent de vert la localité. Juan-les-Pins, qui débute son essor dans les années 1920, reste l’une des stations balnéaires les plus cotées du sud-est français, tandis que le rayonnement du cap dépasse largement les frontières du pays, voire du continent. Complantée de pins maritimes, la presqu’île bénie des dieux suscite la convoitise des Anglais et des Russes dès la seconde moitié du XIXe siècle. De prestigieuses villas commencent alors à remplacer les roseraies, l’une des spécialités de la péninsule. Aujourd’hui, le sentier du littoral, qui établit la jonction de la Garoupe à Eilenroc, invite à une balade haute en couleurs entre la Méditerranée et les murs d’enceinte des sublimes demeures. Depuis l’est, on aperçoit les reliefs du Mercantour, tandis que les îles de Lérins prennent possession de l’ouest. Quant à l’incontournable Hôtel du Cap - Eden Roc, il symbolise dès 1870, année de son inauguration, le luxe version Côte d’Azur.

« Le Cap d’Antibes constitue l’adresse de prédilection des nantis de la planète », introduit Daniel Levant du Groupe Michaël Zingraf Real Estate. 90 % des acquéreurs sont d’ailleurs étrangers, principalement européens de l’est ou du nord. Si la demande est constante, elle n’en demeure pas moins difficile à satisfaire face à la pénurie de biens en adéquation avec les attentes de la clientèle, amatrice de clé en main. Avec la crise, le volume de transactions chute, mais ne se traduit pas, comme cela a été le cas sur des secteurs moins prestigieux, par un recul des prix. Les propriétaires préfèrent, en effet, repousser leur projet de vente que de céder aux propositions audacieuses. Sur le segment individuel, le ticket d’entrée oscille de 1,5 à 2 M €, un montant correspondant à 150-200 m2 à remettre au goût du jour sur une parcelle de 1000 m2, quand la propriété pied dans l’eau est susceptible de dépasser 100 M €. Maintenant, l’essentiel des transactions s’échelonne de 3 à 5 M € et concerne souvent une bâtisse de 300 m2 à rénover sur un terrain de 1500-2000 m2 bénéficiant d’une jolie vue azur. Le versant ouest - peut-être le plus recherché même si la distinction n’est pas aussi nette que par le passé - arbore, en première ligne, quelques belles unités de cachet de 350 m2 entièrement refaites, autour de 10 M €. L’est - davantage enclin jadis à recevoir des superficies plus restreintes, nichées dans les calmes forêts de pins - recèle également de beaux produits. Le cap rassemble, enfin, une trentaine de bâtiments jouissant d’un accès direct à la mer, du cabanon de pêcheur à l’illustre château. Certains comprennent jusqu’à 2000 m2 habitables. L’endroit est une valeur sûre, plus qu’un simple code postal, un label, qui vient s’ajouter à celui ultra couru de Côte d’Azur.

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Au cœur du Cap d’Antibes, à deux pas des plages et de la Baie des Milliardaires, cet hôtel particulier des années 1930, édifié sur un terrain plat et paysager de 6000 m2, s’accompagne d’une piscine, d’un pool-house, d’un jardin d’hiver, d’une plage privée et d’une maison de gardiens. Plus de 20 M €. Michaël Zingraf (04 92 28 19 19).
Au cœur du Cap d’Antibes, à deux pas des plages et de la Baie des Milliardaires, cet hôtel particulier des années 1930, édifié sur un terrain plat et paysager de 6000 m2, s’accompagne d’une piscine, d’un pool-house, d’un jardin d’hiver, d’une plage privée et d’une maison de gardiens. Plus de 20 M €. Michaël Zingraf (04 92 28 19 19).
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Dans le quartier des Rastines, cette villa, en excellent état, développe 350 m2 (cinq chambres) sur une parcelle de 2000 m2 avec piscine surplombant la Méditerranée. 1.595.000 €. Franco-Hollandaise (04 92 90 70 30).
Dans le quartier des Rastines, cette villa, en excellent état, développe 350 m2 (cinq chambres) sur une parcelle de 2000 m2 avec piscine surplombant la Méditerranée. 1.595.000 €. Franco-Hollandaise (04 92 90 70 30).
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Cette propriété du versant ouest du Cap d’Antibes profite d’un terrain de 12.000 m2 et d’une magnifique vue mer. La maison principale renferme cinq chambres, tandis que le pavillon d’amis en compte deux et la bâtisse dédiée au personnel, trois. Un appartement de gardiens, une piscine, un pool-house et un terrain de tennis complètent l’offre. Catégorie de produit à partir de 20 M €. International Cap d’Antibes (04 93 61 22 17).
Cette propriété du versant ouest du Cap d’Antibes profite d’un terrain de 12.000 m2 et d’une magnifique vue mer. La maison principale renferme cinq chambres, tandis que le pavillon d’amis en compte deux et la bâtisse dédiée au personnel, trois. Un appartement de gardiens, une piscine, un pool-house et un terrain de tennis complètent l’offre. Catégorie de produit à partir de 20 M €. International Cap d’Antibes (04 93 61 22 17).

« Sur la péninsule chérie par les oligarques d’Europe de l’Est, le marché est aussi stable que diversifié », poursuit Bernard Coucy d’International Cap d’Antibes. Le pied dans l’eau n’obéit, par exemple, à aucune règle comptable ; il relève davantage d’une négociation entre deux personnes, l’une prête à céder un spécimen rare, l’autre, bien décidée à l’obtenir. C’est ainsi que certains ont pu injecter 200 M € dans l’affaire. Une belle villa, rehaussée de nobles finitions et d’une vue mer, coûte entre 20.000 et 30.000 €/m2, de 10.000 à 15.000 €/m2 sans la vue mer, lorsque les références individuelles à restaurer, plus modestes en termes de prestations, varient de 5000 à 10.000 €/m2. Les appartements, disponibles en portion congrue, que l’on peut trouver vers le chemin des Sables, se monnaient de 9000 à 15.000 €/m2, la limite haute visant le célèbre penthouse. Contrairement aux idées véhiculées au plus fort de la crise financière, les Russes ne se séparent pas de leur fief azuréen et continuent même d’acheter. Pour l’heure, les agents immobiliers espèrent la venue prochaine des Asiatiques, des Chinois notamment.

« L’évocation du cap est un réflexe compréhensible à partir du moment où l’on aborde le luxe à Antibes. Il convient, néanmoins, de citer d’autres quartiers, sans doute plus accessibles mais tout aussi prisés », complète Gilles Hubert de la Franco-Hollandaise. L’Ilette-Le Ponteil, à l’entrée est de l’avancée de terre, présente certaines résidences de qualité, une vue et un environnement exceptionnels. Les plages de sable et le centre se trouvent à distance pédestre des immeubles commercialisés de 6000 à 10.000 €/m2, hors exception. Là, une villa de 180-200 m2, sur 1500 m2 agrémentés d’une piscine, trouve preneur moyennant 1,8-1,9 M €. Renommé dans le monde entier grâce à son festival de jazz, Juan-les-Pins, dont le développement débute dans les années 1920 sous l’impulsion de Frank Jay Gould, est le paradis des noctambules branchés et des amateurs de baignade. Le mètre carré au sein du Center Bay ou de la Villa Fitzgerald, des ensembles de standing, se négocie aux alentours de 10.000 €. Les Rastines, sur la partie est d’Antibes, remporte un franc succès. 300 m2 sur 1000-2500 m2 en restanques tournent autour de 1,5 M €. Les hauteurs offrent également des situations dominantes, des vues dégagées et des tarifs allant de 1 à 3 M €. Le cap excepté, le marché dit haut de gamme se répartit équitablement entres résidences principales et secondaires. La majorité des occupants occasionnels sont français. La plupart des transactions tiennent dans un écart de 700.000 à 1 M € sur le segment collectif, la somme requise pour un T3 ou un T4 avec terrasse, garage et vue mer, et de 850.000 à 1,6 M €, s’il s’agit de maisons. « Le luxe accuse un bilan encore en dent de scie et fluctue toujours au gré des événements de l’actualité économique internationale, en dépit du redémarrage amorcé », conclut Gilles Hubert.

Par Laetitia Rossi