Le contemporain dans les Alpes-Maritimes
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Le contemporain dans les Alpes-Maritimes

A l’heure où Jean-Michel Wilmotte serait pressenti pour réaliser l’Olympic Nice Stadium et que le sacro-saint bioclimatique lui emprunte ses critères de construction, le contemporain s’inscrit plus que jamais comme une option d’avenir. Installés à Cannes, Valbonne et au sein de la capitale azuréenne, les professionnels reviennent sur l’expérience du terrain…


L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la lumière », écrivait le très visionnaire Le Corbusier en 1923, avant de préciser « les matériaux de l’urbanisme sont le soleil, les arbres, le ciel, l’acier, le ciment, dans cet ordre hiérarchique et indissolublement ». Dans cette optique, la Côte d’Azur, succession sublime d’amphithéâtres adossés aux Alpes et penchés sur la Méditerranée, se prête merveilleusement à l’expression du contemporain. Elle offre, en effet, des positions dominantes et des vues époustouflantes. Le bâti ne demande qu’à s’effacer devant la nature souveraine. « Ces dernières années, l’œil du client s’est énormément enrichi, aidé dans la démarche par les magazines de décoration, l’évolution de la ligne des bâtiments publics, voire des hôtels », précise Renaud Espitalier de Marly Privilège. Vis-à-vis de l’habitat, l’usager adopte une approche non seulement fonctionnelle mais aussi qualitative, y consacrant une part de son budget de plus en plus importante. Aujourd’hui, même les quartiers historiques se dotent de constructions dites contemporaines. En témoigne le projet du musée Bonnard au Cannet. Caractérisé par de larges ouvertures, des formes simples et géométriques et l’emploi de matériaux naturels (le bois, la pierre et le verre), le genre, autorisant parfaitement la mise en place des techniques de performance énergétique, fait également des émules parmi les spécialistes de bioclimatique.

« Plus qu’une niche, le contemporain constitue un véritable marché, une tendance qui perdure depuis cinq décennies déjà », insiste l’agent immobilier cannois. Il y a encore quinze ans, seuls quelques avertis, au profil bien marqué, s’intéressaient à la mouvance. Actuellement, tous sont susceptibles d’y porter attention, sans distinction d’origine sociale ou culturelle. Les codes sont entrés dans les mœurs et s’offrent même le luxe de décliner des modes, notamment au niveau des couleurs. Bien sûr, certains, dont les Russes, se montrent toujours réfractaires. L’architecture contemporaine n’impacte pas le prix et cristallise autant d’écueils que tout autre style. Si les bâtisses 1950 et 1960 acceptent facilement une rénovation moderne, le néo-provençal, qui n’entretient pas le même lien avec l’extérieur, n’est pas du tout adapté. Une base pure et des volumes équilibrés s’avèrent nécessaires. Le parti pris se doit d’être global, de la construction à l’aménagement des jardins, en passant par la décoration et le choix du mobilier. Le succès concerne à la fois le segment individuel et le collectif. Renaud Espitalier cite la vente récente d’un appartement de 230 m2 dans une résidence 1970 du Cannet, orienté sur la Grande Bleue et prolongé par 70 m2 de terrasse, moyennant 2,1 M €. La villa Le C, commercialisée en co-exclusivité par Marly Privilège, devrait radicalement changer la face de la célèbre avenue cannoise du Roi-Albert, matérialisant le début d’une nouvelle ère architecturale. Richard Guilhem, en charge de cette dernière, vient de signer dans le même esprit un immeuble de grand standing, boulevard Gazagnaire, le bien nommé « Palm Building ».

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Dans un quartier résidentiel proche de Mougins, cette villa renferme 250 m2 (cinq chambres) sur un terrain paysager de 2500 m2 avec piscine, pool-house et cuisine d’été. 5,5 M €. Rosengart Luxury Real Estate (04 93 74 74 74).
Dans un quartier résidentiel proche de Mougins, cette villa renferme 250 m2 (cinq chambres) sur un terrain paysager de 2500 m2 avec piscine, pool-house et cuisine d’été. 5,5 M €. Rosengart Luxury Real Estate (04 93 74 74 74).
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Cette villa contemporaine du Col de Villefranche développe 350 m2 (quatre suites, un séjour de 90 m2 et un studio indépendant) sur trois niveaux reliés par un ascenseur. Entourée de larges terrasses, elle jouit d’une vue féerique sur la rade. 4,9 M €. Nice Properties (04 93 62 40 00).
Cette villa contemporaine du Col de Villefranche développe 350 m2 (quatre suites, un séjour de 90 m2 et un studio indépendant) sur trois niveaux reliés par un ascenseur. Entourée de larges terrasses, elle jouit d’une vue féerique sur la rade. 4,9 M €. Nice Properties (04 93 62 40 00).
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Cette demeure cannoise abrite 470 m2 environ, articulés autour d’un patio et entourés de généreuses terrasses exposées plein sud. L’architecte prévoit un design pointu et des prestations de grand standing. Catégorie de produit à partir de 10 M €. Marly Privilège (04 93 94 07 06).
Cette demeure cannoise abrite 470 m2 environ, articulés autour d’un patio et entourés de généreuses terrasses exposées plein sud. L’architecte prévoit un design pointu et des prestations de grand standing. Catégorie de produit à partir de 10 M €. Marly Privilège (04 93 94 07 06).

« La contemporaine est, sans aucun doute, le produit vedette de l’est des Alpes-Maritimes, du Mont-Boron, de Villefranche-sur-Mer, Beaulieu ou Saint-Jean-Cap-Ferrat. Si elle partage volontiers l’affiche avec le Belle Epoque, elle enterre définitivement le provençal et, du même coup, une image d’Epinal vieillissante », commente Monika Cyrul de Nice Properties, bientôt cinq agences dans le département. Toutes les nouvelles réalisations s’inscrivent dans ce mouvement, d’autant que, concrètement, les Architectes des Bâtiments de France y sont enclins et que les coûts de production demeurent largement inférieurs. Une économie appréciable au regard du foncier qui s’arrache à prix d’or. D’ailleurs, les promoteurs, particulièrement attentifs à leur marge, n’hésitent pas à opter pour les formes simples, cubiques et dépouillées, comme pour les généreuses baies vitrées. Néanmoins, il convient justement de ne pas lésiner sur la situation et l’exposition. Le contemporain n’est rien sans le soleil et la magnification de la vue. Cette villa de 190 m2 des hauteurs d’Eze, cédée contre 3,2 M €, constitue un excellent exemple. Les matériaux employés et les éléments décoratifs justifient, ensuite, le prix. Il s’agit souvent de produits coup de cœur, faciles à travailler et à vendre, et pas seulement à une clientèle jeune et urbaine. Ils impliquent des délais d’écoulement inférieurs à la moyenne. « Le home staging, très en vogue, s’inscrit dans cette veine, débarrassant le regard du visiteur de tout parasite », s’amuse la spécialiste.

Etabli au cœur de la technopole de Sophia-Antipolis, Christian-Alexander Rosengart de Rosengart Luxury Real Estate propose de belles références dans le domaine : 350 m2 sur une parcelle de 2000 m2 des hauteurs de Valbonne à 3,6 M € ou encore 250 m2 habitables sur 2500 m2 du côté de Castellaras en limite du Redon, à 5,5 M €. En quête d’espace et de lumière, le client est un collectionneur, axé sur l’esthétique. Et ce n’est pas un hasard si l’agence partage son fichier avec celui de la Fondation d’art contemporain Rosengart, située à Lucerne. 20 % des demandes, majoritairement d’origine belge ou scandinave, visent cette architecture. Elles se heurtent à la pénurie de biens, l’arrière-pays s’étant mis à l’exercice il y a moins de dix ans. Pourtant, qu’il s’implante sur un rivage ou en milieu bucolique, le type s’intègre parfaitement à la nature environnante. Parmi les acquéreurs, peu sont des puristes. Beaucoup acceptent dans la catégorie le californien, avec son toit plat et son séjour à l’étage.

Par Laetitia Rossi

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