La location saisonnière dans le 06 et le 83
La location saisonnière dans le 06 et le 83
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La location saisonnière dans le 06 et le 83

La côte d’azur, une expression désormais usuelle que l’on doit à l’écrivain Stéphen Liegeard, accueille 14 M de touristes en 2006. Automne 2008, la bourse se dérègle et les médias annoncent la crise planétaire. Aujourd’hui, l’activité semble retrouver une certaine vigueur. Les professionnels rentrent dans le détail…


D’après l’OMT, le tourisme mondial progresse de quasiment 7 % en 2010, avec 935 M d’arrivées enregistrées. Le résultat s’avère néanmoins supérieur au sein des économies émergentes : on note + 52 % au Brésil, + 28 % en Arabie Saoudite, + 26 % en Russie et + 17 % en Chine, contre + 9 % en Australie, + 8 % au Canada, + 7 % au Japon et + 4 % en France. Au cours de l’été dernier, les observateurs de PACA remarquent une meilleure fréquentation des trois-, quatre- et cinq-étoiles par rapports aux entrées de gamme, du littoral en comparaison de la campagne et de la montagne, des Alpes- Maritimes face aux autres départements. Selon l’INSEE, le nombre de nuitées fait un bond de 7,7 % dans le 06. Deux tiers des clients restent sur le bord de mer ; 42 % sont étrangers. Sur dix interlocuteurs, sept jugent, ensuite, l’automne relativement bon, grâce notamment aux belles journées de septembre et au tourisme d’affaires. En revanche, les grèves, la pénurie d’essence et le mauvais temps n’épargnent pas La Toussaint. 80 % des 150 professionnels du tourisme interrogés en stations cet hiver se disent satisfaits de la quinzaine de Noël, évoquant, cependant, le déséquilibre en faveur de la deuxième semaine attribué au hasard du calendrier. 110.500 emplois relèvent directement du secteur, un postulat qui permet à la région de s’inscrire au deuxième rang hexagonal derrière l’Ile-de-France. Il apparaît que la clientèle est « familiale, socialement installée, appartenant à des professions supérieures et âgée de 42 ans en moyenne ». Une enquête menée par l’Observatoire du Tourisme en 2002 et 2003 établit que parmi dix visiteurs, huit demeurent français (deux issus de PACA, deux Franciliens et un Rhônalpin). Les étrangers arrivent souvent d’Italie, d’Angleterre, d’Allemagne ou de Belgique. Toute population confondue, ils dépensent environ 9,9 milliards d’euros. Près du quart des séjours s’effectue, enfin, en hôtel ou en meublé.*

Jacqueline Swaep, négociatrice au pôle location du bassin cannois pour le groupe John Taylor, confirme l’amélioration du score 2010 et les pronostics optimistes quant à l’actuel exercice. Les dernières vacances d’été se traduisent par un taux de remplissage du segment individuel, des villas de préférence contemporaines, de l’ordre de 80-90 %. Le mois se négocie en moyenne de 40.000 € - le montant requis contre quatre chambres sur Super-Cannes ou La Croix-des-Gardes - à 100.000 € - un chiffre correspondant à l’augmentation de la surface habitable et de la superficie de terrain comme à l’introduction du panorama azur. Le Cap d’Antibes suit exactement la même courbe avec des tarifs compris entre 60.000 et 300.000 € le mois. A Mougins, la durée d’exposition est plus courte, strictement condensée sur juillet et août, tandis que les barèmes vont, hors exception, de 20.000 à 60.000 €. Les Français, les Européens de l’Est, les Britanniques et les Américains, dans une moindre mesure, apprécient le principe de la location saisonnière et le service inhérent, tout autant que la destination. L’été semble, désormais, plus porteur que les congrès, largement captés par les hôtels. Le MIPIM 2010 porte encore ses fruits, contrairement au Festival International du Film. Durant le premier, un appartement de 100 m2 (trois chambres) face au Palais des Festivals avoisine 20.000 €/semaine. Le même, deux rues derrière, tombe à 5000 €/semaine. Pendant le second, la grille oscille de 15.000 à 40.000 € les dix jours. Evidemment, les immeubles de la « bonne Croisette » accusent toujours un taux de remplissage de 90-100 %, quand les villas, seulement occupées en soirée, peinent à trouver preneur. Le MIPTV et le MIPCOM ont encore des retombées positives sur le marché locatif, ce qui n’est plus le cas du MIDEM, du Tax Free World Exhibition ou du Festival International de la Plaisance. Depuis mi-janvier, les demandes de renseignements pleuvent et les clients fidèles réservent déjà leur villégiature estivale. Installée sur le Triangle d’Or Saint-Jean-Cap-Ferrat/Villefranche/Beaulieu-sur-Mer, Frédérique Mathias d’Azur Méditerranée insiste sur l’excellente santé du moyen et du haut de gamme en été, un constat plus du tout d’actualité durant le Grand Prix de Formule 1 de Monaco. Le segment de prestige démarre, sur la péninsule bénie des dieux, à 100.000 € le mois en haute saison. La somme autorise un minimum de cinq chambres, une vue mer, un bel espace piscine et du personnel intégré. Sur Villefranche et Beaulieu, la majorité des transactions se situent entre 50.000 et 100.000 €. En plus de la clientèle traditionnelle, amatrice de yachting et largement tournée vers la Principauté pour le divertissement nocturne, la spécialiste évoque la percée des Israéliens. Quant aux Français, ils se partagent les appartements, de 2000 à 10.000 €/mois, jusqu’à 20.000 € en échange d’un volume généreux sur le Cap Ferrat. Après une décote de 30 % de certaines références par rapport aux coûts en vigueur en 2008, les prix observent une réelle stabilité. Quelques intéressés osent des offres à la baisse, que les propriétaires n’acceptent pas systématiquement. 2011 se présente sous les meilleurs augures avec des contrats déjà signés. Le Triangle d’Or subit, pourtant, la concurrence du Cap d’Antibes et de plus en plus de Saint-Tropez.

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Cette villa du Cap d’Antibes, située face au port du Crouton, offre une belle vue sur la baie de Juan-les-Pins, les îles de Lérins et l’Estérel. Entièrement rénovée, elle renferme cinq chambres. Plus de 20.000 € la semaine en haute saison. John Taylor (04 97 06 65 80).
Cette villa du Cap d’Antibes, située face au port du Crouton, offre une belle vue sur la baie de Juan-les-Pins, les îles de Lérins et l’Estérel. Entièrement rénovée, elle renferme cinq chambres. Plus de 20.000 € la semaine en haute saison. John Taylor (04 97 06 65 80).
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Cette californienne de Villefranche-sur-Mer, surplombant le Cap Ferrat et la baie de la cité chère à Cocteau, est accessible à pied depuis le village. Toutes les pièces, y compris les quatre suites, regardent la Méditerranée. La propriété accueille, également, une piscine à débordement. A partir de 30.000 €/mois. Azur Méditerranée (04 93 01 70 75).
Cette californienne de Villefranche-sur-Mer, surplombant le Cap Ferrat et la baie de la cité chère à Cocteau, est accessible à pied depuis le village. Toutes les pièces, y compris les quatre suites, regardent la Méditerranée. La propriété accueille, également, une piscine à débordement. A partir de 30.000 €/mois. Azur Méditerranée (04 93 01 70 75).
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A 2 mn de la plage du Club 55, cette villa développe 300 m2 environ (cinq chambres). Jouissant d’un panorama unique de la baie de Saint-Tropez à Pampelonne, elle profite d’un terrain de 5000 m2, d’une piscine avec jets de massage et d’une piste d’atterrissage pour hélicoptère. Catégorie de produit à partir de 100.000 € le mois d’été avec services intégrés de type conciergerie de luxe. Interfirst Agency (04 98 12 65 80 - 06 75 23 52 43 - 06 07 99 43 17).
A 2 mn de la plage du Club 55, cette villa développe 300 m2 environ (cinq chambres). Jouissant d’un panorama unique de la baie de Saint-Tropez à Pampelonne, elle profite d’un terrain de 5000 m2, d’une piscine avec jets de massage et d’une piste d’atterrissage pour hélicoptère. Catégorie de produit à partir de 100.000 € le mois d’été avec services intégrés de type conciergerie de luxe. Interfirst Agency (04 98 12 65 80 - 06 75 23 52 43 - 06 07 99 43 17).

Françoise Eret d’Interfirst Agency rayonne justement sur le golfe, de la cité chère à Paul Signac et Brigitte Bardot à Ramatuelle, en passant par Gassin, la plus abordable des trois. Elle rejoint Frédérique Mathias sur l’effet vase communicant entre la festive destination et les caps sélects des Alpes-Maritimes. La moyenne des locations s’échelonne de 70.000 à 100.000 € le mois d’été. Le budget donne droit à 500 m2 habitables, à une adresse privilégiée, dans un domaine

fermé et gardé ou proche d’une plage et à une décoration dernier cri, de type showroom, par opposition aux provençales ultra personnalisées qui étaient en vogue lors des précédentes décennies. La culture du service devient également prépondérante, impliquant la femme de ménage, le chef cuisinier, voire le chauffeur et le maître d’hôtel. La clientèle passe de plus en plus de temps dans les maisons et cultive un art de vivre à la française. « Toutes sont louées chaque année. Reste à partager le gâteau entre les agences, toujours plus nombreuses, sans oublier les réseaux internationaux, particulièrement actifs », précise la directrice de la structure aguerrie depuis longtemps aux us et coutumes des Européens de l’Est. Les visiteurs ne sont pas si volatiles. S’ils partent une saison à Ibiza, Marrakech ou dans le Luberon, ils reviennent ensuite fouler le pavé du mythique port de pêche.

* Source : CRT (Comité régional du tourisme PACA)

Par Laetitia Rossi