La location saisonnière
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La location saisonnière

Selon le Comité Régional du Tourisme, 10,3 M de visiteurs venus du monde entier foulent chaque année le pavé azuréen et séjournent en moyenne une semaine sur place. En fonction des périodes, de 60.000 à 600.000 touristes se promènent au quotidien dans les rues des Alpes-Maritimes et de Monaco.


La Côte d’Azur décline les paysages de carte postale, des littoraux sablonneux aux criques sauvages, des Alpes enneigées aux caps luxuriants, des agglomérations aussi bondées que branchées aux villages perchés et authentiques. Le cabinet Booz & Company place la France, d’un point de vue touristique, au 3e rang des 139 contrées analysées. Britanniques, Italiens, Allemands, Américains et Européens de l’Est ciblent la célèbre côte, une destination de renommée internationale. 20 % des vacanciers viennent d’ailleurs pour la première fois, portés par l’image véhiculée sur l’extérieur. Le 06 offre 154.000 lits, dont 40 % en accueil hôtelier. Il compte 730 hôtels, un chiffre qui le propulse à la 2e place nationale. Si la ligne aérienne Paris-Nice reste l’une des plus fréquentées, de nombreuses capitales européennes sont reliées. Parallèlement, la croisière draine 1 M d’individus dans les différents ports de plaisance du département. Beaucoup reprochent à l’hôtel son accueil déshumanisé ou tout au moins standardisé et lui préfèrent le système de la location saisonnière. D’autant que le parc immobilier de la Côte d’Azur, diversifié à souhait, s’y prête.

« Si le cru 2012 n’a rien à envier au précédent, la clientèle se montre particulièrement exigeante et les réservations de dernière minute vont bon train », introduit Judith Davis de l’agence Impact. Tous recherchent la qualité du bâti, les lignes épurées et une rénovation irréprochable, sans jamais perdre de vue le rapport qualité/prix. Juin, juillet et août sont les mois les plus porteurs, avec un pic de fréquentation en juillet équivalent au taux de remplissage d’août depuis trois saisons. Les Moyen-orientaux, responsables de 30 % du chiffre d’affaires, repartent, en effet, au pays en raison du calendrier religieux. Quant aux Européens de l’Est, ils atteignent, désormais, plus de 50 % des parts de marché sur le segment de la location de luxe. La demande porte principalement sur les villas proches des plages ou orientées sur la Grande Bleue, comprises entre 55.000 et 70.000 € le mois d’été à Cannes ou à Antibes, quand certaines oscillent de 150.000 à 250.000 €, comme cette bâtisse du Cap d’Antibes, sise en première ligne - neuf chambres et huit salles de bains dans un parc de 7000 m2 - fréquentée par Bruce Willis, Nicole Kidman ou Luc Besson, ou cette autre propriété du Cap Ferrat, pied dans l’eau cette fois - 470 m2 habitables sur 1800 m2. Emmanuelle Le Quellec-Furrer d’Impact souligne un réel engouement pour les grands appartements avec terrasse en première ligne ou dans des résidences fermées, dotées de piscine et de tennis et orientées sur la Grande Bleue. Pourvue de trois chambres, la denrée évolue de 25.000 à 35.000 €/les 30 jours en haute saison. Le proche arrière-pays, Mougins, Valbonne et Saint-Paul, remportent aussi un franc succès auprès des familles et des golfeurs. Une villa de six à dix suites, un vaste parc, un pool-house, un hammam et une cuisine d’été, se négocient de 40.000 à 100.000 €/mois, à condition d’offrir une vue dégagée. Enfin, le service à la carte, de type palace, réunit des adeptes. La culture hôtelière fait la différence. Outre l’entretien basique, les locataires s’offrent des professeurs de français, des coachs sportifs, des gouvernantes et des chefs. Toujours dans cette approche familiale des vacances, ils privilégient, après l’emplacement, la sécurité.

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Cette villa en excellent état de Saint-Jean-Cap-Ferrat développe 470 m2 sur un terrain de 1800 m2. Elle dispose d’un accès direct à la mer. Agence Impact (04 93 68 91 16).
Cette villa en excellent état de Saint-Jean-Cap-Ferrat développe 470 m2 sur un terrain de 1800 m2. Elle dispose d’un accès direct à la mer. Agence Impact (04 93 68 91 16).
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Cette villa contemporaine arbore environ 390 m2 (quatre chambres) dans un jardin de 1000 m2 avec piscine, pool-house et cuisine d’été en surplomb d’Eze. A partir de 95.000 €/mois. John Taylor (04 93 76 02 38).
Cette villa contemporaine arbore environ 390 m2 (quatre chambres) dans un jardin de 1000 m2 avec piscine, pool-house et cuisine d’été en surplomb d’Eze. A partir de 95.000 €/mois. John Taylor (04 93 76 02 38).
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Cet hôtel particulier de Villefranche-sur-Mer recèle 2600 m2 habitables (vingt-six chambres) sur un terrain de 7000 m2. A partir de 90.000 € le mois en basse saison. Azur Méditerranée (04 93 01 70 75).
Cet hôtel particulier de Villefranche-sur-Mer recèle 2600 m2 habitables (vingt-six chambres) sur un terrain de 7000 m2. A partir de 90.000 € le mois en basse saison. Azur Méditerranée (04 93 01 70 75).

« Cannes vit au rythme des congrès. Le MIPIM, le Festival International du Film et le Festival International du Film Publicitaire se révèlent particulièrement porteurs pour le parc locatif, alors que les autres manifestations induisent des budgets moindres et une déperdition au profit des hôtels », analyse Jacqueline Swaep de John Taylor. Un appartement sur La Croisette, pendant le MIPIM, un rassemblement plus timide depuis trois saisons déjà, vaut, en fonction de la taille, de la vue, de la proximité du palais et de sa capacité à recevoir des événements, entre 5000 et 20.000 €/la période. Pendant le Festival International du Film, on observe un resserrement sur les adresses Croisette, dans des budgets compris entre 10.000 et 120.000 €/la quinzaine. La fourchette haute correspond à quatre/cinq suites, une généreuse terrasse de réception et une façade susceptible de supporter un habillage publicitaire, sis entre le Majestic Barrière et le Martinez. 2013 s’annonce bien, notamment le festival de la publicité. L’été passé, le taux de remplissage avoisine 70 % sur Cannes et le Cap d’Antibes, avec une légère longueur d’avance à l’actif de la péninsule.

Lydia Laurent, sa consœur, travaille le Cap Ferrat, où l’heure est aux biens d’exception et aux configurations parahôtelières. L’été 2012 constitue un excellent exercice. Toutes les propriétés trouvent preneurs, y compris les pied dans l’eau de 600-1000 m2 habitables, entre 200 et 400.000 €/le mois. La location moyenne s’échelonne de 100.000 à 150.000 €, le montant requis pour occuper une villa de 300-400 m2, ouverte sur la mer et proche des plages. Ce bilan ultra satisfaisant, l’activité le doit aux difficultés rencontrées sur le front de la transaction. Beaucoup reportent leur projet d’achat sur la Côte d’Azur, sans pour autant se priver d’y séjourner. Ils choisissent le Cap Ferrat pour ses qualités intrinsèques tout autant que pour la proximité de Monaco, le select pôle de divertissement. Certains acceptent de reporter leurs prétentions sur le Cap d’Antibes, moins onéreux de 20 % à bien équivalent.

« Le transfert de populations s’effectue davantage au profit de Villefranche ou de Beaulieu. Les tarifs y sont plus attractifs que sur le cap voisin et le parc, tout aussi qualitatif », commente Frédérique Mathias d’Azur Méditerranée. L’avantage des deux communes du Triangle d’Or réside dans les accès moins encombrés en saison estivale. Autre mutation, initiée par les Européens de l’Est : l’allongement des durées de séjour. Quelques chefs d’entreprise russes installent leur famille pour une année et font les allers-retours professionnels. Quant à la facture, elle dépasse à peine la somme exigée pour quatre mois d’été. La spécialiste note une recrudescence des Américains. Oublié, le désaccord diplomatique. L’un d’entre eux a déjà réservé sa villégiature. Deux autres sont en pourparler dans la gamme autour de 100.000 €, intéressés par des cours de français sur la période.


Ecrit par
Laetitia Rossi - 21 mars 2013