Côte d’Azur et immobilier d’exception
Côte d’Azur et immobilier d’exception
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Côte d’Azur et immobilier d’exception

Cernée par les Alpes du sud, dont certains sommets culminent à près de 3000 mètres, la Côte d’Azur couvre les départements des Alpes-Maritimes et du Var, de Menton à Toulon. Sa réputation dépasse largement les frontières du pays, inspirant les nantis des quatre coins de la planète en quête d’un havre de paix.


Si tous reconnaissent à cette alternance joyeuse de paysages marins et bucoliques des qualités intrinsèques, à commencer par la douceur du climat et la multiplication de cadres enchanteurs, quelques-uns lui reprochent l’urbanisation galopante d’après-guerre. Un aspect « bétonné » pas franchement dissuasif au regard des chiffres enregistrés en 2006 : plus de 14 M de touristes parmi lesquels 52 % d’étrangers, 5 milliards d’euros de retombées financières, 75.000 emplois liés à l’activité, 3 M d’entrées dans les musées et autres monuments*. Le secteur réunit des villes hyper actives comme Nice, Antibes ou Toulon, des stations balnéaires réputées - Juan-les-Pins et l’incontournable Saint-Tropez -, un moyen-pays penché sur la Grande Bleue - Mougins, Valbonne ou Saint-Paul. Sans oublier Monaco, une principauté à la renommée mondiale. L’aéroport international s’inscrit au deuxième rang hexagonal, derrière les plateformes parisiennes.

« Ces dernières années, l’attitude des acquéreurs du segment de prestige change radicalement », précise Philip Weiser, directeur général de Carlton International. « Ils arrivent avec des critères bien précis notamment de superficie, avant de se laisser guider, forts d’une belle ouverture d’esprit, au gré des joyaux immobiliers azuréens. L’ambiance et le confort, autrement dit l’analyse purement subjective, entrent pleinement en ligne de compte. L’exception prend des formes diverses et variées : des volumes hors norme, un aménagement et un équipement à la pointe de l’innovation, une situation pied dans l’eau associée à un accès privilégié et quasi exclusif à la plage, une architecture unique ou encore une histoire multiséculaire. Des Britanniques viennent d’échanger 12 M € contre une villa Belle Epoque aux finitions intérieures ultra contemporaines située sur le port Gallice à Antibes. Derniè-rement, un couple de Français brigue un lieu de villégiature des hauteurs de Saint-Paul - 1000 m2 habitables sur un terrain de 1 ha - moyennant 10 M €. On requiert, ensuite, 14 M € pour un corps de château du XVIe siècle et ses annexes, 1200 m2 au total restaurés avec goût, au sein d’un véritable jardin botanique de 1 ha à La Colle-sur-Loup. Le niveau de prestation compense largement l’absence de vue mer. L’exception n’est pas seulement une vitrine pour une poignée d’agences, mais un créneau stable, peu touché par la crise. La clientèle internationale fortunée apprécie la sécurité politique et économique de la France et les garanties qu’offre la Côte d’Azur en termes de climat, d’environnement et de configuration. Le potentiel de construction arrive, en effet, à saturation. Cette rareté assure justement la pérennité du placement.

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Sur les hauteurs résidentielles de Menton, cette propriété florentine, classée Monument Historique, offre 14 chambres et 13 salles de bains sur trois niveaux. Au détour de l’un des jardins botaniques, se dressent une maison d’amis, une piscine, des fontaines et de nombreux patios, face à la mer et à la vieille ville. 22 M €. Burger Sotheby’s International Realty (04 93 38 50 33). ©3mille.com
Sur les hauteurs résidentielles de Menton, cette propriété florentine, classée Monument Historique, offre 14 chambres et 13 salles de bains sur trois niveaux. Au détour de l’un des jardins botaniques, se dressent une maison d’amis, une piscine, des fontaines et de nombreux patios, face à la mer et à la vieille ville. 22 M €. Burger Sotheby’s International Realty (04 93 38 50 33). ©3mille.com
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Au cœur des Roches Rouges de l’Estérel, à 20 mn du centre de Cannes, cette propriété pied dans l’eau, entièrement rénovée, arbore 260 m2. Bénéficiant d’une situation privilégiée, elle présente des prestations luxueuses. Entre 8 et 10 M €. John Taylor (04 97 06 65 65).
Au cœur des Roches Rouges de l’Estérel, à 20 mn du centre de Cannes, cette propriété pied dans l’eau, entièrement rénovée, arbore 260 m2. Bénéficiant d’une situation privilégiée, elle présente des prestations luxueuses. Entre 8 et 10 M €. John Taylor (04 97 06 65 65).
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Dans un parc de 1 ha ce relais de chasse Renaissance voisine avec un pavillon d’invités et de multiples dépendances, soit 1200 m2 au total. Rénovée avec goût, la demeure principale comprend une pièce de réception de toute beauté. 14 M €. Carlton International (04 93 95 11 11).
Dans un parc de 1 ha ce relais de chasse Renaissance voisine avec un pavillon d’invités et de multiples dépendances, soit 1200 m2 au total. Rénovée avec goût, la demeure principale comprend une pièce de réception de toute beauté. 14 M €. Carlton International (04 93 95 11 11).

Au nombre des ventes extraordinaires orchestrées par l’agence Burger Sotheby’s International Realty, un groupe de six entités disséminées aux points stratégiques des Alpes-Maritimes et du Var, Maria-Anna Burger, co-fondatrice et Jean-François Favelier, gérant, décrivent la seule propriété de l’île Sainte-Marguerite, au large de Cannes. Vijay Mallya, à la tête entre autres de la compagnie aérienne Kingfisher Airlines, de l’écurie de Formule 1 Force India et du fabricant d’alcool United Breweries Group, dépense aux alentours de 40 M € pour la tour sarrasine sortie de terre au VIe siècle et les nombreux bâtiments édifiés au cours des conquêtes napoléoniennes, soit environ 2000 m2 habitables sur 1 ha. Des industriels russes injectent, toujours au cours des deux dernières années, de 50 à 100 M € dans des villas sur le Cap Ferrat jouissant d’une ouverture directe sur la Méditerranée. L’agence est justement réputée pour la qualité des biens en portefeuille. Comme cette Belle Epoque de 850 m2, rénovée selon le style d’origine et sa parcelle de 1 ha, sises sur le Cap Martin. « L’une des plus sélectes et élitistes péninsules azuréennes », défend Maria-Anna Burger. Construite par l’un des deux créateurs des distilleries Black & White, non loin de celle de son associé « La Villa del Mare », connue également sous le nom Maria Irina, l’illustre demeure dépasse, bien évidemment, les 50 M €. La professionnelle évoque deux autres exclusivités à respectivement 100 et 180 M €, mais ne peut en dire plus, respectant le désir d’anonymat et de confidentialité des mandataires. Ce marché obéit à des règles strictes, dont la discrétion et l’identification poussée en amont des éventuels visiteurs. Difficile d’aborder le thème sans citer les Européens de l’est : un acheteur sur deux dans la catégorie, même s’il ne faut pas sous-estimer les riches Américains, captés par le réseau Sotheby’s.

« La majorité des références dites exceptionnelles changent de mains durant la dernière décennie et profite de l’occasion pour se refaire une beauté. La plus importante transaction officiellement enregistrée depuis la période de crise remonte à 2009, concerne l’ouest du Cap Ferrat et atteint 150 M €, une somme déboursée par un Russe », complète Sylvain Boichut de l’agence John Taylor. Parallèlement, sur la même commune, un Ukrainien investit 100 M €, tandis que plusieurs constructions à rafraîchir, 3000 m2 habitables sur 1,5 ha seulement séparés de la mer par une route, partent, via l’entremise de l’enseigne, à plus de 70 M €. L’achat de villas historiques et l’annexion des maisons voisines, un exercice en vogue auprès de cette population, favorisent la reconstitution des grands domaines, réalisant le chemin inverse du Château de la Garoupe, morcelé dès les années 1960 afin de financer son entretien. Le Château de la Croë d’un certain Abramovitch reste un fleuron du genre. S’ils étaient à la vente, ces produits ne manqueraient pas de susciter des convoitises. Le groupe John Taylor, 147 ans d’existence, reste un acteur incontournable de l’histoire des mutations de l’immobilier de prestige sur la Côte d’Azur. Il est le seul à avoir mené à terme la vente de la fameuse Leopolda, un palais édifié pour le roi de Belgique, un monarque qui s’offre le luxe de ne jamais l’occuper. D’ailleurs, l’agence renouvelle l’exploit à quatre reprises : en 1950, lorsque Giovanni Agnelli l’obtient contre 70.000 $, dix ans plus tard quand la Canadienne Miss Killam règle 3 M $, aux alentours de 1970 avec le Colonel Paul et en 1985 grâce à Edmond Safra.

*(Source Wikipedia).

Par Laetitia Rossi