Cap sur le Luberon, direction Les Alpilles
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Cap sur le Luberon, direction Les Alpilles

Verdoyantes et authentiques, les deux destinations satisfont une clientèle en quête de retour aux sources. Les professionnels du secteur se penchent sur le marché de la location saisonnière et évoquent les raisons de la prospérité.


Verdoyantes et authentiques, les deux destinations satisfont une clientèle en quête de retour aux sources. Les professionnels du secteur se penchent sur le marché de la location saisonnière et évoquent les raisons de la prospérité.

Le Triangle d’Or

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Composé de deux bâtiments (huit chambres), ce domaine profite de 3 ha. De 4800 à 7200 € la semaine. Propriétés du Luberon Sotheby’s International Realty (04 90 72 55 00).
Composé de deux bâtiments (huit chambres), ce domaine profite de 3 ha. De 4800 à 7200 € la semaine. Propriétés du Luberon Sotheby’s International Realty (04 90 72 55 00).
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A seulement 1 km de Goult, cette propriété (quatre chambres) en pierres apparentes bénéficie de vues imprenables sur la vallée du Luberon. A partir de 3500 € la semaine. Villas Prestige & Services (04 90 54 23 48).
A seulement 1 km de Goult, cette propriété (quatre chambres) en pierres apparentes bénéficie de vues imprenables sur la vallée du Luberon. A partir de 3500 € la semaine. Villas Prestige & Services (04 90 54 23 48).
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La Bergerie des Calans, 1000 m2 habitables à dix minutes de Saint-Rémy-de-Provence, dispose de onze chambres. 20.000 € la semaine en été. Emile Garcin (04 90 92 01 58).
La Bergerie des Calans, 1000 m2 habitables à dix minutes de Saint-Rémy-de-Provence, dispose de onze chambres. 20.000 € la semaine en été. Emile Garcin (04 90 92 01 58).

Pascal et Aline Danneau de Propriétés du Luberon Sotheby’s International Realty connaissent bien la zone Gordes-Ménerbes-Bonnieux. Gros plan sur une clientèle aux exigences pointues…

Dans le secteur le plus prisé du Luberon, la semaine de location peut atteindre en haute saison 20.000 €, mais la moyenne hebdomadaire oscille entre 3000 et 5000 € », introduisent les spécialistes. Ces prix correspondent à des maisons d’environ 150 m2 (quatre chambres). Dans l’agence, récemment affiliée à Sotheby’s, tous les biens passent au crible d’une charte de qualité. Le calme, le caractère, le confort et l’existence d’une piscine constituent le minimum requis. Comme le linge de maison, le ménage ou l’entretien du jardin. L’idée ? Fidéliser la clientèle. « De même, il est important de pouvoir lui proposer des services à la carte et une ligne téléphonique ouverte 24h/24. » 50 % sont Français, l’autre moitié, étrangère. Si les Anglo-Saxons et les Européens du Nord arrivent en tête, certains font le voyage depuis l’Australie, l’Afrique du Sud ou la Chine. Les Américains témoignent d’un réel intérêt pour l’histoire de ces terroirs. Des sociétés organisent des séminaires dans la région. Les activités culturelles ou sportives succèdent aux réunions justement menées dans ces maisons. Tous apprécient la proximité des axes de circulation, d’Avignon avec sa gare TGV, de Marseille et son aéroport international. En juillet et août, le taux de remplissage avoisine les 100 %. Les vacanciers raffolent de la vie culturelle, fondent littéralement pour Gordes et se régalent chez Alain Ducasse, Edouard Loubet ou au Mas des Herbes Blanches sis à Joucas. Hors saison, les périodes de location s’avèrent plus longues et concernent davantage des retraités férus de Provence ou des artistes séduits par la quiétude synonyme de créativité. Bien gérée, une propriété peut trouver loueur vingt-cinq semaines par an.

Une affaire de goût

Lorraine Aubert de Villas Prestige & Services travaille les deux secteurs. En véritable passionnée, elle revient sur les points de différenciation. Tour d’horizon…

Dans le Luberon, la priorité de l’agence reste bien sûr cantonnée au sud-ouest et plus particulièrement au Triangle d’Or. Le Nord, plus sauvage et éloigné des grandes cités, suscite un intérêt anecdotique. Cadenet, Pertuis et la zone qui descend sur Aix-en-Provence possèdent ses adeptes sans atteindre le succès de Gordes-Ménerbes-Bonnieux. On y enregistre un taux de remplissage estival de 50 % et des coûts de départ proches de 3500 € hebdomadaires pour de spacieuses propriétés de cinq chambres minimum », précise Lorraine Aubert. Dans le Luberon comme dans les Alpilles, la clientèle est majoritairement anglophone. La particularité architecturale s’avère toutefois plus marquée dans le Luberon ; en témoignent les sublimes maisons en pierres apparentes de Goult. La vie festive et culturelle s’exprime dans les deux régions avec autant de diversité et d’intensité. La sécurité et la circulation routière ne posent aucun problème. Essentiellement orienté sur le haut de gamme, le marché locatif se porte bien. Les prix affichent une rassurante stabilité depuis trois ans. Les séjours durent en moyenne deux semaines. Et la clientèle observe une tendance à la fidélisation. Alpilles et Luberon bénéficient d’une réelle notoriété dans le pays et hors de ses frontières et apparaissent comme des destinations françaises de référence. Le mythe des vacances en Provence, rythmées par les marchés, les fêtes de villages, et ponctuées d’une virée shopping sur Aix et d’une journée visite des calanques… Que demander de plus ?

Mythiques Alpilles

« Louer une maison dans les Alpilles c’est venir chez soi pour la première fois », s’enthousiasme Julien de Mortillet de l’agence Emile Garcin. L’homme de terrain rentre dans le détail…

Parmi les villages cotés, Saint-Rémy-de-Provence, Eygalière et Maussane tiennent le haut de l’affiche. Le premier est animé et convivial. Le deuxième s’apparente à un somptueux petit bourg planté sur une colline tranquille. Son charme rappelle celui des villages corses. La cote du troisième ne cesse de grimper. Calme et pittoresque, il possède une ravissante place avec une fontaine. Légèrement en dessous sur le segment de la location saisonnière, on trouve Les Baux-de-Provence. L’été, son architecture médiévale attire une foule de touristes, rendant la circulation parfois difficile. L’agence Emile Garcin se positionne délibérément sur le haut de gamme. La semaine débute à 3000 € pour finir à 60.000 €. Cette valeur donne droit à quinze chambres sans que l’on ait jamais la sensation d’être dans un hôtel. L’entretien, la cuisine et le chauffeur à demeure font partie de la prestation. Il existe réellement une clientèle pour ce type de bien, mais les produits faisaient encore défaut il y a peu de temps. La moyenne se situe aux alentours des 7000 € par semaine et permet l’obtention d’une villa de six chambres, où opère la magie provençale. On compte deux tiers d’étrangers qui se divisent à part égale entre Américains, une nationalité qui revient en force, et Nord-Européens.

Le locatif puise son essence et ses ressources dans le marché des transactions, largement axé sur le secondaire. On constate en effet que la mise à disposition d’une maison d’un à deux mois dans l’année permet l’autofinancement total du bien. Il faut voir dans l’engouement pour les vacances en Provence une certaine philosophie : le choix de ralentir quelques jours durant et de s’ouvrir aux autres. Encore sous le charme de « Une année en Provence », l’ouvrage de Peter Mayle qui se déroule dans le Luberon, Julien de Mortillet ne tarit pas d’éloge sur les deux secteurs… finalement très comparables.

Des arguments de poids

Laurence Boscolo de l’agence Alpilles Luberon Immobilier insiste sur l’incroyable diversité proposée dans les Alpilles qui attirent ainsi des populations aux motivations bien différentes.

Eygalière, Maussane, Saint-Rémy et les Baux sont recherchés pour leurs qualités intrinsèques, cette alliance de sérénité, de nature et d’authenticité, ces marchés typiques, ces fêtes votives qui s’égrainent au fil du calendrier estival, ces nombreux festivals et cette gastronomie que nous envient nos voisins », justifie la professionnelle. Les vacanciers aiment le folklore local et se montrent prêts à débourser de 2000 € pour sept jours dans une maison de quatre chambres à 15.000 €, une bâtisse de sept chambres et autant de salles de bains à Eygalière. On distingue deux types de propriétaires : les uns consentent à un effort sur le prix tant que leur maison se trouve occupée pendant leur absence ; les autres visent la rentabilité. En juillet et en août, on rencontre des familles, les mêmes que celles qui choisissent la Côte d’Azur en juin et en septembre. Parmi les étrangers présents à 50 %, on observe une véritable communauté belge. Les réservations vont de janvier à mai. Le taux de remplissage équivaut à 90-100 % en août, 70-80 % sur juillet. En juin et septembre, moins onéreux de 20 % sur le locatif, le coin accueille surtout des couples.

Il y a deux/trois ans, les Alpilles et le Luberon ont subi la concurrence de la Croatie, la Grèce ou le Maroc. Même si beaucoup sont revenus depuis, ce flottement a conduit à un tassement des prix. Le marché présente des signes de bonne santé, sauf qu’une décennie plus tôt, le hors saison se pratiquait davantage.

Propos recueillis par Laetitia Rossi - photos : N et F Michel/collection CDT 84 - presse