Alpilles-sud, le charme de la Provence
Alpilles-sud, le charme de la Provence
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Alpilles-sud, le charme de la Provence

Le sud de la célèbre « montagnette » ne connaît pas la crise. Qu’il s’agisse de Maussane ou des Baux, les villages situés dans la partie méridionale du massif des pré-Alpes, long de 25 km de la vallée du Rhône à celle de la Durance, n’ont rien à envier à Saint-Rémy ou à la très discrète Eygalières.


Les Alpilles surplombent, au nord, la plaine maraîchère de Saint-Rémy et, au sud, La Crau, alternant prairies, forêts, falaises, garrigues et marais. L’écosystème du parc naturel régional se révèle aussi varié qu’équilibré. Maussane compte un peu plus de 2000 riverains. Forte de ses oliveraies, de ses fêtes et de ses vestiges antiques, la cité préserve jalousement son authenticité et sa douceur de vie. Entre vieux lavoirs et fontaines anciennes, qu’il fait bon déguster la savoureuse huile d’olive locale ou l’un des chaleureux vins produits en ces contrées. Marseille et son aéroport se dressent à quelque 50 km, tandis que la gare TGV d’Avignon n’est qu’à 35 km. Les Baux-de-Provence, réputés pour leur patrimoine médiéval et Renaissance, et la surprenante forteresse dominent la plaine depuis l’éperon rocheux. La vocation touristique et culturelle du site occupé depuis la préhistoire se développe dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Seulement 380 personnes y sont installées à l’année. L’Oustaou de Baumanière de Raymond Thuillier contribue à la renommée internationale. En 1998, la collectivité se voit classée parmi les plus beaux villages de France. Saint-Martin-de-Crau (11.600 habitants), Saint-Rémy (10.200) et Arles (52.600), les principaux pôles urbains, s’animent dans un rayon de 16 km.

« Saint-Rémy s’inscrit comme la seule véritable ville du parc naturel régional. Eygalières, en retrait de l’ébullition, plaît à une population quasi exclusivement estivale, tandis que les Baux offrent, grâce à leur position dominante, des vues sublimes sur le massif, la vallée ou le château. Quant à la cote de Maussane, elle ne cesse de croître. Animée tout au long de l’année, la bourgade se révèle agréable été comme hiver », décrit Muriel Ducloy de L’Agence des Alpilles. Aujourd’hui, l’uniformité des prix est de rigueur. Seules les qualités intrinsèques du bien font désormais la différence. La recherche porte sur la maison de village – les grandes surfaces avec extérieur et piscine – et le mas, aux finitions contemporaines, édifié aux abords immédiats de Maussane. L’espace, le panorama dégagé et l’absence de nuisance figurent parmi les critères récurrents. Des Allemands viennent de débourser plus de 1,8 M € pour une bâtisse de 250 m2 et un jardin de 900 m2 rehaussé d’une piscine en plein bourg, alors que des Franciliens paient 1,5 M € en échange d’un mas de 220 m2 sur 8000 m2 face aux Alpilles. Ces derniers multiplient les séjours dans le sud : 35 mn de voiture les séparent de la gare TGV d’Avignon ; 2h40 éloignent celle-ci de la capitale française. Les étrangers profitent également de la facilité d’accès à l’aéroport de Marseille Provence, à 45 mn de route. D’ailleurs, un couple d’Anglais règle 1,8 M €, bien décidé à jouir des atouts de ce mas de 320 m2 et de son terrain de 2 ha en plaine. La majorité des transactions dites de prestige évoluent, actuellement, de 1,5 à 2 M €. Au-delà, elles demeurent anecdotiques, malgré la présence dans les tablettes de beaux spécimens, dont ce mas de 450 m2 sur 4 ha affiché à plus de 4 M €. Sur vingt ventes, quatorze sont inférieures à 1 M €, 60 % relèvent du secondaire. De nombreux retraités s’installent en principal, à l’instar d’actifs employés dans le tertiaire in situ, voire à Aix ou à Marseille. Si le contexte économique international est tendu et le doute, inévitable, la professionnelle avoue ne pas connaître encore les effets de la crise, pas plus que ceux de la nouvelle loi sur les plus-values.

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Dans un beau village du sud des Alpilles, cette propriété de caractère offre 1186 m2, dont 981 m2 habitables répartis en plusieurs habitations, maison principale, moulin, appartement et dépendances, sur un terrain arboré et paysager de 2,51 ha, rehaussé d’un jardin à la française, de bassins et d’une piscine. Plus de 4 M €. Valancogne & Partners (04 90 95 99 41).
Dans un beau village du sud des Alpilles, cette propriété de caractère offre 1186 m2, dont 981 m2 habitables répartis en plusieurs habitations, maison principale, moulin, appartement et dépendances, sur un terrain arboré et paysager de 2,51 ha, rehaussé d’un jardin à la française, de bassins et d’une piscine. Plus de 4 M €. Valancogne & Partners (04 90 95 99 41).
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Face à la chaîne des Alpilles, cette ferme ancienne d’environ 450 m2, parfaitement restaurée, s’entoure d’une oliveraie de 3 ha. Sis à Maussane, son terrain accueille un parc arboré, des sources, des bassins, de vieilles fontaines et une piscine. Produit entre 4 et 5 M €. Actuel Immobilier (04 32 60 16 62).
Face à la chaîne des Alpilles, cette ferme ancienne d’environ 450 m2, parfaitement restaurée, s’entoure d’une oliveraie de 3 ha. Sis à Maussane, son terrain accueille un parc arboré, des sources, des bassins, de vieilles fontaines et une piscine. Produit entre 4 et 5 M €. Actuel Immobilier (04 32 60 16 62).
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Ce mas d’exception de plain-pied (cinq chambres), au confort moderne, se dresse à quelques minutes du centre de Maussane. Il comprend de belles et spacieuses pièces à vivre, ainsi que cinq suites. Sur un terrain de plus de 6000 m2, l’espace piscine s’accompagne d’un pool-house. Produit entre 3 et 4 M €. Agence des Alpilles (04 90 54 54 55).
Ce mas d’exception de plain-pied (cinq chambres), au confort moderne, se dresse à quelques minutes du centre de Maussane. Il comprend de belles et spacieuses pièces à vivre, ainsi que cinq suites. Sur un terrain de plus de 6000 m2, l’espace piscine s’accompagne d’un pool-house. Produit entre 3 et 4 M €. Agence des Alpilles (04 90 54 54 55).

« Jadis, le choix du nord ou du sud était aussi marqué qu’arrêté. Aujourd’hui encore, subsiste une différence entre les deux. Le premier implique des vues montantes, des expositions sud et des tableaux Alpilles. Le second multiplie les vallons complantés d’oliviers et les panoramas descendants. Néanmoins, les notions d’investissement et de pérennité patrimoniale entrent, désormais, dans la prise de décision », explique Olivier Valancogne de Valancogne & Partners. A partir du moment où la référence se caractérise par un environnement et des prestations de qualité, l’adresse Alpilles suffit parfois à convaincre le réfractaire. Le parc naturel régional s’avère plus onéreux que le Luberon, car ultra restreint et forcément limité en termes de stock immobilier. Le marché est dynamique, mais moins réactif que par le passé. Les délais d’écoulement auraient tendance à s’allonger, lorsque la catégorie au-dessus de 2 M € se fragilise en même temps que l’économie mondiale. Si l’idée de plaisir domine, la transaction obéit quasi systématiquement à des facteurs rationnels et la denrée surévaluée n’a plus droit de cité. La logique de secteurs s’applique même aux simples villages. En témoigne le sud de Maussane, largement en deçà de l’axe reliant la localité aux Baux-de-Provence. Il est, également, évident que le segment à partir 1,5 M € reste plus facile à commercialiser au sein des deux entités. Pourtant, Mouriès présente une grille attractive et devrait générer une marge de progression à moyen terme, ouvrant dès maintenant des perspectives à une clientèle jusque-là exclue. Une parcelle de 1 ha complantée d’oliviers, soit une constructibilité de 300 m2, vaut 440.000 €. Quant au Paradou, prisé pour ses maisons de village et sa tranquillité, il se rapproche de Maussane.

Valérie Lucien d’Actuel Immobilier ne note aucun afflux massif de biens sur le marché, en dépit du changement de législation sur les plus-values. Par contre, les acquéreurs nourrissent clairement des espoirs de voir les prix se tasser et leur rôle se conforter. La pierre n’est plus du tout sujet à spéculation. En revanche, l’aspect refuge de la valeur rassure les clients en ces temps troubles. Le mythe du retour aux sources et d’une retraite à la campagne devient prégnant. Beaucoup ne se contentent plus d’un passage éclair en été et entendent bien s’installer dans les Alpilles dès l’arrêt de leurs activités professionnelles. Une ancienne bergerie de 250 m2 rénovée sur un terrain de 8000 m2 change de mains moyennant 1,4 M €. Une maison contemporaine de 220 m2 sur 3000 m2 part à 1,2 M €. Enfin, une bâtisse dans le village de 150 m2 débouchant sur un petit extérieur s’envole à 480.000 €. Les deux premières, respectivement acquises par un Français et un Suisse, sont destinées à un usage secondaire, la troisième, briguée par un actif du cru, devrait être habitée à l’année.

Par Laetitia Rossi