Villefranche-sur-Mer, un marché très actif
Séparée de Nice par le Mont-Boron, le Mont-Alban et le Mont-Vinaigrier, la ville articulée en amphithéâtre sur la Méditerranée se dresse à 10 km de la rayonnante Principauté de Monaco. La belle azuréenne, en lévitation au-dessus de sa rade, multiplie les paysages de carte postale et remporte tous les suffrages.
A l’abri des vents grâce à ses hautes falaises, Villefranche, fréquentée depuis l’Antiquité, arbore l’un des mouillages naturels les plus profonds de Méditerranée occidentale. Lieu de prédilection des croisiéristes, la commune s’étend du littoral au Mont Leuze, qui culmine à 577 mètres. Trois corniches la traversent d’est en ouest profitant de panoramas sur la Méditerranée à différents niveaux. Sur les 5150 habitations que compte la pittoresque cité, près de 40 % sont des résidences secondaires.
« Sa topographie permet à Villefranche d’offrir de multiples points de vue sur le village, la rade et le cap Ferrat », décrit Jean-Philippe Costa de Blue Immobilier. Villefranche-sur-Mer présente à la fois des quartiers d’habitation et des secteurs d’exception. A commencer par l’avenue des Serres, plébiscitée pour son exposition comme pour sa vue, l’avenue Louise-Borde et ses grandes propriétés ou encore l’avenue Léopold-II et ses célèbres Léopolda et Saint-Segond, sans doute les villas les plus exclusives de Villefranche quand la non moins renommée Schiffanoia pâtit d’un certain vieillissement. Dernièrement, un client paie 15 M € un terrain de 1400 m2 en deuxième ligne et une maison en chantier, adossés à une forêt de moins d’un hectare dans le quartier des Serres. Le projet, depuis confié à un cabinet d’architectes sud-africain, prévoit 1400 m2 habitables et des prestations haut de gamme. S’il revenait sur le marché, le bien pourrait avoisiner les 50 M €. Les Nord-Européens se montrent particulièrement présents tandis que les Italiens effectuent leur grand retour. La vieille ville, typique à souhait, attire les amateurs de pied-à-terre entre 500.000 et 1 M €. Le secteur sis directement sous le col de Villefranche a fait l’objet de quelques opérations de marchand de bien. Les Cistes, sous le fort, abrite, ensuite, une dizaine de maisons au calme du maquis, orientées à la fois sur la Baie des Anges et le cap Ferrat. Une unité de 250 m2, amenée à être intégralement transformée en une bâtisse de 350-400 m2 susceptible d’atteindre après travaux une valeur de 5 M €, trouve preneurs à 2,2 M €. Difficile d’évoquer Villefranche sans aborder Le Castellet. « Le sélect domaine souffre du désamour de ses propriétaires. Il aurait pu être mis davantage en valeur, enrichi d’un nouveau portail ou de services. Ce que Le Val des Costes à Saint-Laurent-d’Eze a très bien su gérer », regrette le professionnel.
« Le marché se porte bien », constate Alex Balkin, de Savills French Riviera. Les prix pratiqués sur Villefranche sont plus réalistes que les barèmes du voisin cap Ferrat. Les ventes d’exception sont synonymes de vues sur la mer époustouflantes et de généreuses surfaces - comprendre au-delà de 500 habitables. Une référence autour de 15 M € sur Villefranche peut valoir de 20 a 25 M € sur la péninsule bénie des dieux en fonction de la situation. Plus pour des pieds dans l’eau. Sur le segment d’exception, la tendance est clairement aux vastes espaces, notamment recherchés par les résidents monégasques. Les ensembles collectifs avec piscine, plus rares sur Beaulieu-sur-Mer, font des émules, du studio à 200.000 € à l’appartement rénové de 150 m2 doté d’une terrasse et d’un panorama méditerranéen à 1,5 M €. Maintenant, le recours à la voiture est plus systématique alors que le centre de Beaulieu se pratique à pied. La majorité des acquéreurs vise la résidence secondaire, qu’il s’agisse d’appartements à 700-800.000 € ou de villas entre 2,5 et 3,5 M €, la somme requise, par exemple, pour une maison de 240 m2 à remettre au goût du jour sur une parcelle de 2000 m2 de la Grande Corniche. Désormais, les acheteurs ont le choix : ils visitent beaucoup, comparent et négocient.
« Le trois-pièces avec terrasse, vue mer et si possible en très bon état, pourvu d’un accès à la piscine d’une résidence située à proximité des commodités, a le vent en poupe. Rien que le 3 janvier dernier, l’agence de Villefranche enregistre trois offres, tous des couples en résidence secondaire, français, anglais et suédois, disposés à injecter entre 600.000 et 1 M € », précise Benjamin Mondou de Century 21 Lafage Transactions. En général, ils cherchent indifféremment sur le cap de Nice, le Mont-Boron et Villefranche-sur-Mer. La villa réunit aussi des adeptes de contemporain prêts à dépenser de 3 à 4 M €. Sur le segment haut de gamme entre 5 et 20 M €, l’heure est également à la reprise. C’est aussi vrai pour Beaulieu et le cap Ferrat, sauf que là, le ticket d’entrée du luxe démarre à 10 M €. « L’exercice 2017 montre 15 % d’augmentation de chiffre d’affaires et un nombre de ventes plus important aussi. Désormais, il n’y a plus de basse saison. Rien qu’à Noël, les Italiens étaient nombreux à pousser la porte des agences, sans doute la résultante de deux décennies de présence sur le secteur et d’une affiliation à des réseaux internationaux.
