Valbonne et sa région
La réputation du village historique où il fait bon vivre dépasse largement les frontières de l’Hexagone. Et pas seulement parce qu’elle accueille la technopole de Sophia-Antipolis.
Valbonne abrite 13.000 habitants. Son village du XVIe siècle, édifié autour de la place des Arcades, tient la dragée haute au pôle universitaire, scientifique et technologique créé dans les années 1970 en plein cœur de la forêt. Une construction qui justifie le quadruplement de la population présente sur site. Cette dernière est relativement jeune. Seulement 12 % ont plus de 60 ans, soit un taux inférieur de moitié à la moyenne nationale. Ville de contraste, Valbonne allie le legs architectural ancien et la modernité, inhérente au positionnement de Sophia-Antipolis.
« La ville se distingue par sa qualité de vie, loin de l’ébullition du littoral et pourtant si proche de l’aéroport international de Nice Côte d’Azur, que l’on rejoint en une vingtaine de minutes », pose d’emblée Chantal Agier de l’Agence de l’Olivier, présente sur site depuis 1982. Une place centrale aérée, des commerces, des écoles, de grands parkings, un calendrier de manifestations fourni… Ici la convivialité et le « bien-vivre ensemble » se conjuguent au quotidien. La proximité immédiate du village tient la dragée haute aux collines environnantes, qui compensent l’absence d’accès pédestre par des vues dominantes et des jardins secrets. Si la clientèle est majoritairement étrangère, on compte de 20 à 30 % de Français dans des budgets jusqu’à 2 M €. Un constat à rapprocher du tassement des prix survenu au cours des dernières années. Le marché de la transaction de maisons de charme, anciennes ou contemporaines, de 1,5 à 2,5 M € reste florissant. Au-delà, les concrétisations sont plus rares. Maintenant, l’exception - comprendre un emplacement de premier choix, une réelle qualité de construction et un rapport qualité/prix cohérent - trouve toujours preneur. Difficile d’ignorer la crise de la confiance, conditionnée par une économie internationale encore incertaine et un contexte fiscal parfois dissuasif. L’immobilier dans l’arrière-pays n’en est pas moins une valeur-refuge.
Une position que rejoint bien volontiers Georges Fassone de l’agence John Taylor, actif sur Valbonne, Châteauneuf-de-Grasse, Opio, Roquefort-les-Pins, Le Rouret ou encore Mougins. « Le secteur offre une véritable vie sociale, d’excellentes tables et des activités culturelles et sportives, à commencer par le golf et le tennis. Il attire les actifs de Sophia-Antipolis, embauchés au sein d’une des quelques 1400 entreprises de la technopole, les résidents monégasques, heureux de passer leurs week-ends dans un environnement bucolique et les nationalités hors zone euro, Anglais, Suisses ou Norvégiens, qui profitent ici d’un taux de change monétaire avantageux et d’écoles internationales renommées. Prêts à injecter de 1 à 3,5 M €, la plupart cherchent une maison d’au moins quatre chambres sur une parcelle à partir de 3000 m2, bien exposée et proche des commerces. Dernièrement, un Danois acquiert auprès d’un Britannique deux corps de bâtiment, 300 m2 habitables en bon état, sur une parcelle de 1 ha, moyennant 2,8 M €. Actuellement, le marché est actif. En 2015, le chiffre d’affaires réalisé par l’agence John Taylor augmente, à l’instar du volume et du nombre de ventes. Les demandes de renseignement vont bon train. Un rythme soutenu observé également sur le front de la location saisonnière. Beaucoup commencent par des vacances dans l’arrière-pays avant de sauter le pas de l’achat.
« Le début d’année, une période traditionnellement calme, se révèle, en effet, prometteur », confirme Cubby Wolf de Riviera Realty. Mais, les acheteurs recherchent la bonne affaire, osant des propositions particulièrement audacieuses, même sur le créneau du prestige. Le professionnel, spécialisé sur le haut de gamme, organise récemment la vente d’une construction Belle Epoque, 950 m2 sur une parcelle de 0,7 ha accessible à pied depuis le village, partie moyennant une somme proche du prix demandé de l’ordre 4,5 M €. L’acquéreur, un Anglo-Saxon en résidence secondaire, possédait une villa sur Cannes et souhaitait s’agrandir. Sur le segment du luxe, les biens affichés à des valeurs raisonnables trouvent preneurs. Le produit atypique et qualitatif rencontre son public, grâce notamment à un solide réseau de partenaires étrangers. Maintenant, pour séduire, les vendeurs doivent faire preuve de pragmatisme quant à leurs prétentions.
