Les refuges avec jardins à Paris
Qu’il prolonge un appartement ou entoure une maison, le jardin est une source d’enchantement pour les citadins. Rêve ultime des Parisiens, ces biens agrémentés de verdure sont rares et se monnayent à prix fort dans la capitale mais suscitent un intérêt croissant. De l’appartement à la petite maison de ville jusqu’aux majestueux hôtels particuliers, tour d’horizon de ces produits hautement désirables.
Immeubles haussmanniens en pierre de taille avec balcons filants, moulures et corniches, voilà à quoi nous a habitué le paysage parisien. Pourtant, en poussant les portes de certains de ces immeubles, en s’égarant dans des voies privées, Paris recèle des trésors de biens avec des jardins insoupçonnables depuis la rue comme l’explique Nathalie Garcin de l’agence Garcin : « Les biens avec jardins dans Paris sont rares mais on peut en trouver dans tous les arrondissements et même dans les immeubles haussmanniens où les appartements en rez-de-chaussée font parfois la surprise d’espaces extérieurs privatifs. Ces produits sont très recherchés et la demande est forte pour les maisons de 150 m2 ou 200 m2 situées au calme à l’abri des grandes avenues. On trouve ce type de produits plus particulièrement dans le 14e, le 16e, le 8e et dans le 9e notamment sur la charmante avenue Frochot et à Neuilly aussi où les petites voies privées capturent de jolies maisons de ville. Dans le secteur de l’hyper-luxe, les beaux hôtels particuliers parisiens ont également souvent des jardins enchanteurs. La clientèle française est majoritairement présente sur ce marché, elle est férue de ce type de produits. Dernièrement nous avons vendu à Saint-Germain-des-Prés à une famille française, un rez-de-jardin de 150 m2 avec un jardin d’une surface équivalente à 2,2 M €. La clientèle étrangère plébiscite d’avantage les maisons ou les hôtels particuliers pour l’achat d’un pied-à-terre parisien que les appartements en rez-de-jardin où le vis-à-vis peut-être assez prégnant et où le risque de cambriolages est plus élevé pendant les absences. L’état, l’aménagement, le bruit, le vis-à-vis sont des éléments fondamentaux à prendre en compte pour des jardins et chaque bien nécessite une évaluation sur-mesure exactement comme pour un bien avec terrasse ».
Le jardin, c’est un bout de nature hautement réconfortant pour les citadins. Ces biens sont recherchés par des acquéreurs aux profils variés, professions libérales, familles actives, retraités mais parisiens surtout comme le souligne Benoit Vitu de l’agence Terrasses et jardins : « On s’adresse principalement à des Parisiens ou à des étrangers qui sont devenus des Parisiens et profitent au quotidien de leur extérieur. Il nous arrive plus rarement de vendre un bien avec jardin à des étrangers pour un pied-à-terre à Paris. Les biens avec des espaces extérieurs privatifs, j’en ai fait mon credo et les ventes sont en constante progression. Cela correspond aux envies actuelles, les parisiens prennent moins facilement la route qu’avant et beaucoup se sont départis de leur résidence secondaire pour s’acheter une maison avec jardin dans Paris. L’activité professionnelle intense ne permet pas de partir si souvent en week-end ou en voyage et un jardin offre le luxe de pouvoir être dehors toute l’année tout en étant chez soi. D’ailleurs aujourd’hui dans toutes les maquettes de constructions neuves que je vois passer, chaque appartement à son espace privatif extérieur. Le jardin reste un attribut payant qui s’évalue au cas par cas mais la clientèle parisienne est prête à faire des concessions en sacrifiant parfois une chambre d’amis ou une place de parking supplémentaire pour jouir d’un espace de nature ».
Accompagnant les besoins et le tempo de l’époque, un jardin pour soi alourdit le prix d’achat et cible des acquéreurs aux budgets confortables : « La présence d’un jardin fait grimper les prix en moyenne de 20 à 30% et il faut compter un budget de 2 M € pour un appartement ou une maison aux belles prestations à Paris. Quand nous avons un bien avec jardin à la vente dans nos agences, cela créé toujours une émulation auprès de notre clientèle. Nous en avons très peu, en moyenne quatre par an. Ces produits sont rares mais suscitent immédiatement de l’intérêt surtout s’il s’agit d’une maison ou d’un hôtel particulier situé au calme et à l’abri des regards », souligne François-Régis Moussion de l’agence Villaret. Dans le centre de Paris, cœur de cible de l’agence Villaret, il s’agit d’avantage de rez-de-chaussée : « Pour ces produits, les plus attractifs sont ceux qui n’ont pas un vis-à-vis en face pouvant faire reculer les acquéreurs. C’était le cas, d’un très beau duplex de 140 m2 situé rue Debelleyme que nous avons vendu récemment à 2,6 M € à une famille française qui bénéficiait d’un jardin arboré de 150 m2. Il occupait le rez-de-chaussée et le premier étage de l’immeuble et autorisait une certaine intimité », précise le spécialiste. Une demande forte qui s’accroît à la belle saison : « Plus de 50% des demandes pour un bien avec jardin se font au printemps et en été. Les jours qui s’allongent et les températures qui grimpent donnent des envies d’extérieur aux acquéreurs » confie François Régis Moussion.
