Les multiples facettes du 16e arrondissement
Ce vaste arrondissement de la rive droite situé à l’ouest de Paris et réputé pour son côté chic et bourgeois, capture des marchés hétérogènes. La proximité de la Tour Eiffel et d’autres lieux remarquables comme le Trocadéro séduisent toujours autant la clientèle étrangère et font grimper les prix tandis que d’autres quartiers affichent depuis la crise, une baisse considérable des prix sur les biens de grandes surfaces.
Avec ses élégantes avenues, ses immeubles en pierre de taille et ses grands espaces verts, le 16e arrondissement offre un cadre de vie qualitatif prisé avant tout par une clientèle familiale aisée comme le souligne Alexandre Moisset de l’agence Mobilis : « Le 16e est un arrondissement central, résidentiel et animé qui cultive de nombreux centres d’intérêts culturels et qui se distingue par la présence de très bonnes écoles. C’est un arrondissement familial, le plus peuplé « bourgeoisement » parlant et qui reste dans l’imaginaire populaire le plus « chic » de Paris. On y retrouve d’ailleurs le nombre le plus élevé d’imposés à l’ISF. Aujourd’hui, le 16e est un arrondissement où l’immobilier est raisonné : tout ne se vend pas à n’importe quel prix. Les grands appartements, supérieurs à 200 m2, fortement impactés par la crise constituent toujours un stock important qui a du mal à s’écouler. L’offre dépasse encore largement la demande et ce sont les acquéreurs qui maîtrisent le marché. Les biens qui se vendent rapidement dans le 16e aujourd’hui, sont des appartements de belle facture ou des appartements affichés aux prix du marché. Pour tous les autres, et notamment les biens avec des défauts, les délais de vente se rallongent à plus de 5 mois. Toutefois, au sein des spots attractifs de l’arrondissement comme le secteur proche de l’Etoile, Passy, Auteuil et le Trocadéro, les beaux appartements et les produits d’exception comme les villas privées ou les hôtels particuliers affichent des prix toujours aussi élevés et trouvent rapidement acquéreurs ».
La crise, qui a fortement impacté le marché immobilier parisien, semble avoir touché le 16e arrondissement de façon plus significative comme le précise Charles Daireaux directeur de l’agence Mercure Paris : « Effectivement le stock de grands appartements familiaux disponibles dans cet arrondissement depuis 2012 a fait chuté les prix de 20 à moins 25%. Aujourd’hui, les prix ne sont pas remontés mais la demande est plus forte notamment avec l’arrivée sur ce marché d’une clientèle familiale assez jeune, intéressée par ces appartements aux vastes surfaces. A titre d’exemple, nous avons vendu récemment rue Spontini à un couple de Français un appartement de 235 m2 qui était proposé au départ à 9000 €/m2 et qui s’est vendu finalement à 8200 €/m2. Dans le 16e sud, la partie la moins cotée de l’arrondissement, les prix peuvent facilement descendre en dessous des 8000 €/m2. Dans le 16e nord, plus élégant et prestigieux, les appartements du studio au 150 m2 se vendent très bien. Un pied-à-terre de 60 m2 rue Longchamp, dans un bel immeuble en pierre de taille, situé au dernier étage a été vendu à 12.600€/m2. Pour ce type de produit cossu et bien situé, la demande est toujours importante. En fait, il n’y a pas un seul 16e mais plusieurs : le 16e nord, familial et élégant où le marché est fluide, le 16e sud peu côté où les prix sont autour voire en-dessous des 8000 €/m2 et le dernier proche du 8e et du Triangle d’Or où les prix restent toujours soutenus ».
Le 16e nord toujours aussi prisé concentre de belles adresses et attire en nombre des clients étrangers séduits par les vues sur les monuments les plus iconiques de la capitale. Comme l’explique Jean-Philippe Roux de l’agence John Taylor : « C’est dans ce secteur que nous intervenons le plus. Ici le marché est essentiellement tourné vers la clientèle étrangère : les Libanais, la population du Golfe et des pays du Magreb en sont particulièrement férus. L’arrivée d’hôtels luxueux comme le Peninsula et le Shangri-La a provoqué une extension du Triangle d’Or. Mais les prix sont cependant plus abordables qu’à proximité de l’avenue Montaigne, en moyenne entre 12.000 à 15.000 €/m2 en fonction de la qualité de l’immeuble, de l’appartement et de la vue. Dans cette partie du 16e, un autre secteur assez exceptionnel offrant des vues directes sur la Tour Eiffel, peut toutefois faire grimper les prix jusqu’à 20.000 €/m2. Le 16e offre, d’une rue à l’autre, d’une vue à l’absence de vue, des prix qui peuvent aller du simple au double. Les acheteurs étrangers sont très sensibles aux adresses, à la qualité de l’immeuble et à ses parties communes, ils raisonnent pour l’achat d’un pied-à-terre comme pour l’achat d’un commerce. Un parquet d’origine, des moulures, une cheminée, sont autant d’éléments qui emportent leur adhésion car ils représentent le raffinement et l’élégance à la française. La clientèle du Golfe particulièrement séduite par le quartier du Triangle d’Or se dirige aujourd’hui vers les belles avenues du 16e (Kléber, Président Wilson…) pour s’offrir un pied-à-terre de grande surface, un type de bien devenu rare aujourd’hui dans cette partie du 8e ».
