Le Cap d’Antibes, le charme à l’état pur
Le Cap d’Antibes, le charme à l’état pur
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Le Cap d’Antibes, le charme à l’état pur

Dès le XIXe siècle, Russes Blancs et Britanniques jettent leur dévolu sur la péninsule, alors largement dédiée à la culture de la fleur. Quelque 150 ans plus tard, elle cristallise l’engouement d’une clientèle internationale et fortunée en quête de sérénité, de végétation luxuriante et de paysages de carte postale.


Le Cap d’Antibes développe 3,7 km2, entre étendues boisées et villas de luxe, au sud de la ville éponyme et à l’est de la station balnéaire de Juan-les-Pins. 1500 personnes l’habitent à l’année. Le sentier du littoral de 2,7 km serpente entre les criques sauvages et les enceintes des célèbres châteaux de la Garoupe et de la Croë. Méditerranée, îles de Lérins et Mercantour en toile de fond, la péninsule bénie des dieux multiplie les parcs botaniques. A commencer par les villas Thuret, Sous le Vent et Eilenroc. La décennie 2000 consacre le cap, notamment grâce à l’intérêt des oligarques russes, Rybolovlev, Abramovich, Pougachev ou encore Prokhorov. Le changement de siècle marque le début de toutes les excentricités. Si les piscines prennent des dimensions hors-norme et voisinent de plus en plus souvent avec les traditionnels courts de tennis et spas, les propriétés se parent de bowlings privés, de tunnels de circulation et autres cabines à neige.

« Si aucun n’a vendu, les Russes sont, aujourd’hui, des clients comme les autres, pourvus de budgets légèrement plus élevés », précise Aurélien Monnier de l’Agence du Cap d’Antibes avant d’évoquer les Français, les Anglais, les Hollandais et les Scandinaves, très présents au cours des douze derniers mois. Le cœur de la demande oscille entre 2 et 5 M €. La fourchette basse correspond à une maison de 160 m2 sur un terrain avec piscine et sans vue mer, quand la haute laisse envisager une villa de 250 m2 sur une parcelle de 1500 m2 orientée sur la Grande Bleue. « La véritable difficulté tient à la quête du point d’équilibre entre des acheteurs, renseignés et rationnels enclins à la comparaison et à l’analyse des diagnostics, et des vendeurs, encore trop gourmands. Les acquéreurs de 2007 et 2008 peinent à retrouver leur mise. Les autres hésitent à la perspective de la plus-value ou du placement bancaire peu alléchant.

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Cette villa de deux niveaux se compose d’une triple réception et de quatre chambres avec salles de bains et dressings sur un terrain de 5180 m2 face à la mer, rehaussé d’une maison d’amis de deux chambres, d’un court de tennis, d’une salle de sport et d’un sauna. Catégorie de bien à partir de 10 M €. Michaël Zingraf Real Estate Christie’s (04 92 28 19 19).
Cette villa de deux niveaux se compose d’une triple réception et de quatre chambres avec salles de bains et dressings sur un terrain de 5180 m2 face à la mer, rehaussé d’une maison d’amis de deux chambres, d’un court de tennis, d’une salle de sport et d’un sauna. Catégorie de bien à partir de 10 M €. Michaël Zingraf Real Estate Christie’s (04 92 28 19 19).
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Cette villa contemporaine neuve présente 260 m2 meublés (quatre suites) sur un terrain de 1300 m2 avec piscine. 6,5 M €. Agence du Cap d’Antibes (04 93 61 36 41).
Cette villa contemporaine neuve présente 260 m2 meublés (quatre suites) sur un terrain de 1300 m2 avec piscine. 6,5 M €. Agence du Cap d’Antibes (04 93 61 36 41).
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Sur le versant ouest du Cap d’Antibes, cet authentique mas en pierre, entièrement rénové, développe 350 m2 (six suites et un appartement indépendant) dans un jardin paysager de 2500 m2. 8,4 M €. JJC International (04 93 34 54 53).
Sur le versant ouest du Cap d’Antibes, cet authentique mas en pierre, entièrement rénové, développe 350 m2 (six suites et un appartement indépendant) dans un jardin paysager de 2500 m2. 8,4 M €. JJC International (04 93 34 54 53).

Parmi les dernières ventes, Daniel Levant de Michaël Zingraf Real Estate Christie’s décrit une bâtisse de 300 m2 sur un terrain de 2000 m2 du versant ouest, obtenue sous la barre des 10 M € par un Français en résidence secondaire. La différence entre les deux versants n’est plus aussi arrêtée. Les uns préfèrent le soleil couchant ; les autres optent pour le levant. Mais la vraie disparité tient à l’offre de biens : l’ouest arbore de prestigieuses propriétés, tandis que l’est présente un panel plus large et varié. Un Américain, une nationalité moins fréquente sur le cap eu égard à la longue distance qui la sépare de son pays d’origine, vient d’acquérir 300 m2 sur 1500 m2 avec panorama azur à moins de 4 M €. Un Finlandais s’offre, pour moins de 3 M €, 200 m2, à remettre au goût du jour sauf à apprécier le style provençal, et un jardin de 1500 m2. L’achat impulsif n’a plus le droit de cité, mais le plaisir reste le moteur premier. Plaisir que les acheteurs associent à une attitude des plus rationnelles. Le choix du cap est souvent déterminé. Tous ont au préalable essayé l’adresse et sont tombés sous le charme du convivial village, à quelques pas des commerces et des plages. Au cours du dernier semestre, on enregistre trois ventes aux alentours de 10 M €. Les appartements sont moins représentés que les villas. Un programme de qualité est actuellement en cours de commercialisation. Un généreux deux-pièces de 80 m2 prolongé par une terrasse de 100 m2 dans une construction de 1980 est affiché à 1,5 M €. Dès qu’un bien est correctement estimé, il trouve preneur sans délai.

« Si les visites se sont raréfiées, elles se sont en revanche qualifiées. Point de curiosité ou de clientélisme, mais au contraire de véritables projets à la clé », précise Patrick Kinsella de JJC International. Le marché se révèle actif, tout autant que concurrentiel. Désormais, la négociation constitue le passage obligé. Les biens demeurés trop longtemps en stock - comprendre au-delà de trois mois - posent la question de la juste valeur. Tout type de référence trouve preneurs à condition d’afficher un rapport qualité/prix cohérent. Fréquemment, les acquisitions sont suivies de travaux de rénovation ou au moins de décoration. La plupart débourse jusqu’à 5 M € en échange d’une villégiature. Le créneau de 10 à 15 M € concerne les maisons du versant ouest à quelques pas des plages ou en première ligne. Les Scandinaves ne dissimulent plus leur attachement à l’adresse-label de la Côte d’Azur. Les acheteurs sont volontiers francophiles et nourrissent des souvenirs de vacances familiales sur le cap. Ils apprécient l’art de vivre à la française, la gastronomie et le soleil azuréen. D’ailleurs, l’exposition et la proximité des lieux de divertissement sont les critères récurrents. Les enfants plébiscitent Juan-les-Pins, quand leurs parents fréquentent Cannes ou Saint-Tropez et s’adonnent au yachtisme.


Ecrit par
Laetitia Rossi - 20 juillet 2016