La location saisonnière dans les alpes maritimes
Le 06, l’un des départements les plus touristiques de France, arbore plus de 40 km de plage et un littoral ultra concentré, quand les moyens et haut pays recouvrent 90 % du territoire. L’été venu, cette portion maritime fait les yeux doux aux nantis de la planète, lorsque Cannes suscite leur intérêt au gré de ses festivals.
Dix millions de visiteurs foulent chaque année le pavé azuréen. La Côte d’Azur s’inscrit comme un spot touristique de renommée mondiale, le deuxième français derrière Paris. Fréquentée jadis par l’aristocratie britannique et les Russes Blancs, elle se pare au fil des décennies de sublimes villas aux accents Belle Epoque, souvenirs d’un temps où les villégiatures d’hiver servaient aux somptueuses réceptions. La vocation de la destination est aussi culturelle qu’historique : 40 % des actifs devraient, aujourd’hui, leur emploi au tourisme. D’après l’Observatoire du Tourisme de la Côte d’Azur, 6 % des séjours alimentent la location saisonnière, quand la moitié sustente les hôtels.
Judith Davis d’Impact l’annonce : « le marché de la location d’été recouvre sa vigueur sur le Cap d’Antibes ». Si la propriété pieds dans l’eau remporte tous les suffrages, l’accessibilité pédestre aux plages et restaurants suffit à convaincre Anglais et Américains, deux populations avantagées par leur monnaie. Les budgets s’échelonnent en moyenne de 60.000 €/le mois d’été - la somme requise en échange d’une maison de 300 m2 (cinq suites) à quelques pas des plages - à 80.000 € - le loyer exigé contre des prestations légèrement supérieures et une véritable vue sur la Méditerranée. Le recul des Russes est compensé par la recrudescence des Moyen-orientaux, friands de service 24h/24 et attirés par les généreux appartements et les penthouses de La Croisette. Les villas cannoises oscillent entre 50.000 et 80.000 €/le mois de juillet ou d’août. La fourchette basse permet de briguer une jolie maison de 250 m2 (quatre suites) du côté de La Croix-des-Gardes. Les réservations sont de plus en plus tardives et les séjours raccourcissent à un mois, voire à 15 jours, témoignant de la forte inclinaison de la clientèle au changement fréquent de destination. La quinzaine reste d’ailleurs le format de vacances préféré des Britanniques.
Emmanuelle Furrer d’Impact s’enthousiasme, en pleine période de congrès cannois, des premiers résultats : le MIPIM se révèle plus porteur qu’en 2015 et le succès du Lions se confirme. Début mars, il ne reste déjà plus de disponibilité. Il est de loin le plus important congrès de Cannes, devant le Festival International du Film. Pour ce dernier, les potentiels intéressés attendent la sélection et le choix du jury pour infirmer ou confirmer leur présence. Mais, la tendance se précise : les séjours diminuent à 5-6 jours et les sociétés envoient des délégations moins fournies. Durant le MIPIM, le trois-pièces de standing se négocie 5000 €/la semaine, tandis que le penthouse de La Croisette atteint 40.000 €/la semaine. Le Lions affiche une grille tarifaire supérieure de 25 %. Les propriétaires ont clairement pressenti l’engouement autour du Lions et revu leurs prétentions à la hausse. A contrario, ils refusent d’admettre les nouvelles dispositions du Festival du Film et de réviser ainsi leur grille à la baisse.
Christian-Alexander Rosengart de Rosengart Luxury Real Estate, établi à Monaco, considère la location saisonnière comme un service logique et complémentaire à la vente de biens en Principauté. « A la belle saison, les résidents monégasques prennent leurs quartiers d’été sur la Côte d’Azur, au sein de généreuses villas et de luxuriants jardins, paisiblement alanguis devant une piscine, sur un cap ou dans le golfe de Saint-Tropez. En quête d’espace, une denrée qui fait souvent défaut dans le micro-état le plus dense de la planète, ils allient une adresse en villa à un accompagnement de type conciergerie de palace. » Tous veulent du personnel pour entretenir et garder les lieux, s’occuper des enfants, élaborer les repas ou conduire la famille. Ils apprécient le calme et l’intimité. Comme dans cette confortable propriété d’un domaine fermé de Valbonne, six suites et un mobilier des plus modernes, à 25.000 €/le mois. « Les professionnels ne doivent pas se contenter de mettre à disposition un bien, mais de ménager aux locataires une parenthèse enchantée, débarrassée de toute contingence logistique. », insiste le spécialiste. Cette autre villa, en surplomb de La Californie, pourvue d’une vue sublime sur le Cap d’Antibes et la baie de Cannes, illustre parfaitement le goût toujours plus prononcé du service et du divertissement, avec son cinéma de plein air, sa piscine à débordement rehaussée d’une musique sous-marine, son bar à cocktail en toiture ou encore les multiples scenarii d’ambiances lumineuses dans le jardin. Coût de ces quatre suites et de cet appartement indépendant ? 75.000 €/le mois.
« Depuis la mi-février, les appels vont bon train autour du Cap Ferrat », complètent Frédérique Mathias et Véronique Deguilhem d’Azur Méditerranée. Malgré le recul du rouble, les Russes plébiscitent toujours la verdoyante péninsule et les villas proches de la mer. Si certains posent des options d’une année sur l’autre, d’autres changent régulièrement, réservent tardivement et négocient âprement. Cette clientèle, âgée de 30 à 60 ans, table sur des séjours de deux à trois mois installant familles et personnels pour l’été. Une maison de 200 m2 sur le Cap Ferrat, avec jardin, piscine et aperçu mer, démarre à 50.000 €/mois. Un budget qui permet l’obtention de surfaces plus généreuses, de prestations raffinées et d’un véritable panorama azur à Villefranche- ou à Beaulieu-sur-Mer, les communes voisines. La moyenne des transactions estivales avoisinent 100.000 €/mois sur le Cap Ferrat. Pour Azur Méditerranée, les Russes alimentent deux tiers du marché, quand les Chinois restent minoritaires, les Américains, timides, les Moyen-orientaux, plus attirés par Cannes, et les Européens du Nord, davantage enclins à l’achat de 600.000 à 3 M € qu’aux séjours locatifs
